Le Groupe Obscur : « Quand on parle musique entre nous, il n’y a pas de frontière, les sources musicales sont riches. »

Au détour d’un café, nous avons rencontré Le Groupe Obscur. Entité empirique, occulte et lumineuse. Ils ont su nous faire voyager dans leur univers le temps d’un entretien. Bienvenue sur les berges de leur continent onirique. Laissez-vous guider, vous êtes entre de bonnes mains.


Qui êtes-vous Le Groupe Obscur ?

Donc on est 5, moi j’ai un pseudo c’est Delamore et on a l’habitude de ne pas donner nos prénoms dans les médias. Donc on existe depuis 2012, on a eu le temps de faire pleins de trucs déjà. On fait tout nous même, que cela soit les costumes ou autre. En fait, toutes les idées qui sont en lien avec Le Groupe Obscur on le fait nous même. Récemment on a fait un tarot divinatoire, on fait des objets. Bien que la musique soit au centre du propos.

 

 

Donc au départ c’est de la musique ?

Au départ, c’est 5 copains qui ont commencé à faire de la musique ensemble. On a naturellement pris le tournant de ce style de musique particulier. C’est un carrefour entre toutes nos influences qui sont assez variées. C’est une musique assez aérienne, on la qualifie souvent de mystique et même si ça peut faire peur parfois, on reste très attaché au fait que ça raconte le réel et l’existence dans le quotidien, que l’on va traduire de manière un peu spécial, ce qui va donner ce côté un peu étrange.

C’est quoi vos influences musicales d’ailleurs ?

On ne voulait pas se définir, mais le fait est que notre musique évoque beaucoup de choses. Quand on parle musique entre nous, il y a pas de frontière, les sources musicales sont riches. On ne se fixe pas vraiment de limite par rapport aux influences que l’on peut avoir. De la musique classique, à l’electronica en passant par toute l’histoire du rock. Je ne pense pas qu’on ait un sujet tabou en musique, on ne refuse rien. Même si on écoute de tout, notre musique ne va pas dans tout les sens. On a la même veine, c’est notre son. Après le côté pop est important. Ce n’est pas une musique conceptuelle. On s’est pas mis dans la tête de vouloir créer quelque chose de nouveau, même si c’est empirique et basé sur nos influences, ça reste un truc accessible.

Le Groupe Obscure ©Lise Dua

 

D’où vient cette langue que vous avez créé et comment vous l’utilisez ?

Déjà on chante en français, c’est important, c’est une manière d’avoir un repère. Après tout ce qu’on s’autorise en musique pour le définir, on essaye de ne pas se cantonner à un langage et donc d’en subir les limites. On va rassembler les sonorités qui vont nous plaire le plus. Souvent c’est des trucs un peu spatiaux, on trouve ça beau, c’est doux et incisif, les racines latines. Du coup, on crée nos mots avec ça. C’est une espèce de combo des sonorités qu’on aime le plus. Le point de départ c’est de destructurer les mots qu’on aime pour nous les approprier mais ce n’est pas un principe. Après, dès que tu as ta base, tu vas aller plus loin, et ça peut t’emmener beaucoup plus loin que ce que tu aurais pensé. Oui, elle a une grammaire et une conjugaison, mais au fur et à mesure on va construire des textes qui vont nous surprendre nous même car les mots sont déjà là. Tu la conjuguée , tu la accordée  pour vouloir dire quelque chose, mais c’est à toi de le rendre musical aussi. Ça peut paraître conceptuel dit comme ça, mais la volonté n’est pas conceptuelle, elle est plus sensorielle.

Si je comprends bien ça ressemble un peu a ce que faisait George Perrec avec l’Olipo ?

Ouais carrément. Là où je peux faire le parallèle, c’est l’idée de jeu et de plaisir personnel. Mais il ne faut pas que ça reste un truc entre nous. Il faut qu’il en reste quelque chose afin que les autres puissent comprendre sans passer par tout ça. C’est une vrai recherche, ça ne reste pas un plaisir personnel mais plus un trip au service de la musique. Quand tu parles dans ta langue et que tu essayes de t’exprimer avec tu commences à y croire à 100 %. C’est un truc qui va toucher à la musique et à l’esprit de groupe. Ça va créer une entité unique et ça sert aussi à donner à notre musique et être entre accord avec ce qu’on veut transmettre.

Donc Le Groupe Obscur c’est n’est pas que de la musique… 

Non, c’est surtout qu’on ne voulait pas se fixer de limite dans ce qu’on voulait faire. Quand tu te dis dans ta démarche que tu n’as pas de limite, tu as envie de toucher à tout. Mais ce n’est pas spécialement pour rentrer dans des nouvelles cases. C’est juste qu’à un moment donné, ton expression devient un peu tentaculaire, tu vas un peu aussi rayonner dans tous les champs artistiques. C’est un plaisir général. Le premier concert qu’on a fait, on était en leggins noirs et cols roulés, c’était un peu marrant. Assez naturellement on a eu envie de rajouter des trucs et les costumes sont arrivés dans la logique des choses.

Le Groupe Obscur ©Lise Dua

 

Et les Transmusicales, comment ça s’est déroulé ? Comment vous avez-été programmé ?

C’est vrai qu’en tant  que groupe Rennais c’est un vrai tremplin. Comment ça c’est fait ? On a rencontré Jean Louis Brossard qui nous a proposé de faire résidence, et par la suite il nous a proposé de faire partie de la prog’ des Trans Musicales et des tournées des Transmusicales.

Et aussi 3 jours de résidences à l’Ubu. Ça nous a permis d’anticiper plein de choses, surtout sur l’aspect décors et costumes. On s’est dit que là, on pouvait mettre le paquet parce qu’on avait le temps pour le faire. Et il y avait surtout des gens qui s’intéressaient à ça, et c’est vraiment génial car c’est une musique qui a besoin d’être partagée et propagée. L’objectif, c’est que ça ne s’arrête pas là et que plus de gens encore s’y intéressent pour faire vivre le truc. Le fait qu’ils te laissent de Juillet à Décembre pour te préparer, ça permet de se mettre au clair ensemble, de quoi on aspire. On se sent maintenant très sur de notre musique. Ça nous a permis de rencontrer notre tourneuse aussi fin Décembre. On commence même à sentir un changement dans notre façon de faire notre musique. Il y a un côté un peu plus tribal on va dire maintenant. Lors de notre dernier concert, on a même vu des gens danser, et ça, ça fait plaisir. On a pris un tournant plus intense, plus rock, les émotions sont mieux transmises aussi je pense.

 

Et sinon pour la suite, il y’a des projets dont vous pouvez nous parler ?

On va sortir quelque chose dans l’année, mais on peut pas en dire trop pour l’instant,on a beaucoup de choses dans les cartons. On est attiré par les trucs ambitieux, on a pas de limite comme on disait. On verra bien ou ça va nous mener.

Et pour finir, un p’tit mot pour le P’tit Rennais ?

Selesȼa nexclata, phonemen olemeliam; selesȼa phonem pardemen polinaris.

Salutations aux  ténèbres, continuités de la nuit; salutations à la nuit, prémices de la mort.

 

Written By: L'Hermite Sombre

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