Interview de la semaine #28 : OKLOU

Les copains de chez Decilab organisaient une petite sauterie le mois dernier à l’Antipode MJC : « Temple ». L’occasion pour Le P’tit Rennais de rencontrer Oklou.


Pourrais – tu te décrire en 3 mots ?

Love, c’est pourri mais quand on s’exprime, on fait passer une énergie, un message. Je me rends compte qu’avec mon vécu, beaucoup de personnes ont subi des choses « hardcore ». Je pense que je fais partie de ces gens, qui ont de la chance d’avoir été entourés d’amour et j’ai juste envie de partager ça, c’est ce que je peux faire de mieux.

Liberté, par moment, j’ai envie de faire tout toute seule. Le plus important c’est de faire ce qu’on a envie de faire et se sentir libre.

Je suis très pacifique et je déteste les gens qui se jugent et se lance des pierres. Sur internet, c’est un peu violent avec la culture du commentaire. C’est qu’un détail mais ça reflète bien la frustration des gens.

Un p’tit mot sur ton parcours ?

J’ai un parcours hyper académique, je suis passée par des écoles de musiques. J’ai été toujours super encadrée dans l’apprentissage de la musique. Depuis que j’ai quitté le conservatoire, je fais mon chemin toute seule, je dévie même par rapport à ce que certains adultes auraient aimé que je fasse.

Pourquoi le nom OKLOU, je sais que ton prénom c’est Marylou, alors est-ce qu’il y a un lien avec le « LOU » à la fin ? 

J’avais un autre nom avant OKLOU, c’était marylou en verlant, LOUMAR. C’est un pote qui m’appelait comme ça au lycée. J’ai créé un compte soundcloud avec ce nom, sans trop y réfléchir. Bien-sûr que le nom m’a saoulé au bout d’un moment. J’ai donc décidé de m’appeler OKLOU, mais je n’ai toujours pas idée de pourquoi !

À quel âge as-tu commencé la musique ?

Super tôt. En revanche, j’ai commencé la musique électronique à l’âge de 20 ans.

Avec quel(s) logiciel(s) as – tu débuté par exemple ?

J’ai commencé par Garage band, je ne savais pas du tout ce que c’était, j’ai découvert ça par hasard. Le logiciel était ouvert sur l’ordinateur de ma première colocataire. Par curiosité, j’ai donc appuyé sur record pour enregistrer ma voix et là, wouah, je me suis dit : « tu peux faire ça ! ». C’était le début de la fin. (rires)

Combien de temps prends-tu pour travailler ta musique, ton live ?

Là, ça fait deux mois que je n’ai jamais été aussi peu sur mon ordinateur. Je ne le vis pas très bien notamment à cause des dates de tournées. Je suis moins à choisir mes heures de coucher et de lever.

D’où vient ton inspiration ?

Il n’y a pas vraiment de processus récurrent, ça peut venir d’un sample qui me donne une inspiration ou bien des synthés. Ce sont les sons eux mêmes qui me donnent l’inspiration.

Quel sample tu as le plus utilisé, kiffé ?

Un sample de voix de Justin Bieber, le son c’est favorite girl.

Je regarde souvent sur le net, et il y a un terme qui revient souvent pour décrire ton style musical : « Internet wave ». Que penses – tu de cette mouvance ?

Pour moi, cette mouvance que certains chroniqueurs ont appelé « internet wave », existe depuis longtemps. En France, les médias se réveillent un peu. (rires) Ça peut paraître normal parce que ça reste un mouvement underground du net. Après, il faut distinguer certaines choses. Un peu après les années 2010 jusqu’à fin 2012, il y a eu les courants éphémères comme le sea punk et la vapor wave qui utilisaient internet comme esthétique avec le code Windows 98, le vintage des années 90, et puis la 3D. C’était des outils esthétiques que les artistes mettaient dans leur visuel, dans leurs titres de tracks. Internet wave, on l’entend plus comme une nouvelle manière de créer et de partager, avec cette notion géographique qui montre que internet n’a pas de frontière.

J’ai lu sur le web que tu as été meilleur espoir 2015 de la scène française ? Heureuse ?

En réalité, c’est une sélection qui n’existe pas. J’avais fait un seul concert dans ma vie, j’ai encore rien accompli du tout. Par la suite, j’ai été sélectionné pour la Redbull Music Academy, ce qui a sans doute renforcé ma notorieté. Quand t’es journaliste, tu aimes bien « alimenter ». Pour te dire la vérité, ce n’est pas vraiment fondé, je le sais bien parce que ça me concerne. Soyons réaliste, je ne suis pas une révélation ! Il y a plein d’artistes qui travaillent beaucoup plus que moi et moi je suis une révélation (rires). Je ne dis pas que c’est mauvais mais après, ça peut me foutre la pression car des personnes viennent à moi et veulent que je joue ici et là.

Tu as pas mal bougé depuis janvier, comment vis-tu le rythme de la tournée à 23 ans ?

J’ai pas mal fait de trucs de dates effectivement, une trentaine. Il y a des salles qui me plaisent et d’autres qui me plaisent moins. Il y a des gens qui font bien leur programmation, d’autres qui l’a font moins bien (rires). Mais bon, je pense que je vis ce que vivent les artistes qui tournent un peu.

Tu voyages léger ?

Je n’ai pas grand-chose avec moi en général, j’aime bien voyager.

Et ça se ressent dans ta musique…

Merci.

Y a t-il un événement, un festival dans lequel tu aimerais bien jouer ?

Il y a un festival que j’aimerais bien faire mais je ne sens encore pas assez légitime de jouer là bas. Le festival Sonar à Barcelone. 

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Une ville, un pays ?

Londres, USA, ou en Amérique du Sud.

En plus d’être une artiste, tu animes une émission sur radio PiiAF. Comment t’es venu l’idée ? 

C’est un peu accident. À la base, on m’avait juste inviter sur un plateau sur PiiAF pour un live en octobre dernier. Le programmateur m’a proposé de ramener mes potes afin qu’ils me soutiennent. Finalement, j’ai installé mes potes autour des micros et l’émission s’est déroulée. Ce n’était pas du tout ça qui était prévu à la base.

Ah bon ? 

J’avais mal compris, mes amis devaient juste être dans le public. On a finalement fait l’émission comme ça, et l’équipe de Piaaf a trop kiffé. On a finalement eu un créneau, le 3ème dimanche du mois en fin d’après-midi, idéal à écouter quand tu fais ta vaisselle (rires).

Des projets pour bientôt ?

J’ai quelques dates, pour cet été. Sinon, il y a la Redbull Music Academy qui se poursuit à Montréal en juin. Artistiquement, j’aimerais bien sortir un nouvel EP. Le dernier date d’il y a deux ans.

As – tu eu le temps de découvrir la ville de Rennes ?

J’ai joué à Rennes aux bars en Trans, mais je n’ai pas eu réellement le temps de découvrir la ville.

Un p’tit mot pour le P’tit Rennais ?

Le P’tit Rennais vous deviendrez Grand !

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Programmation mai – Oklou

 

Written By: Sterling

Je partage mon temps entre écouter de nouvelles sonorités musicales, dévorer des séries télévisées et analyser les médias.

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