Lambert Duchesne : « je fantasmais à l’idée de faire quelque chose en club, mais en dehors de la musique »

Adepte de l’image avec un grand I, Lambert Duchesne est bien connu de la ville. En collaborant avec de nombreux artistes et collectifs de la région, l’artiste met en image l’univers qui vous ressemble. Dans cette interview, il nous présente son nouveau concept de soirée : « Nuits Indigo », en collaboration avec Pura Pura.


Peux – tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Lambert, j’ai 25 ans et je vis à Paris. Je suis un vidéaste rêveur et romantique.

Avant de te spécialiser dans le mapping vidéo, qu’est ce que tu faisais avant ? Peux-tu nous raconter brièvement ton parcours ?

J’ai étudié en informatique, ce qui ne me passionnait guère (rires). Je voulais créer mais sans trop savoir encore quoi, et je me suis tourné vers le format vidéo qui est immensément riche en possibilités et qui rassemble bien tous les autres formats. J’ai commencé par des vidéos courtes très expérimentales, ensuite j’ai commencé le Vjing tout en postant mes créations sur tumblr, ce qui m’a valu de la visibilité, et j’ai continué vers des vidéos de plus en plus élaborées.

A partir de quel moment tu t’es dis : « c’est du mapping que je veux faire » ?

Le mapping est une composante du Vjing, elle consiste à projeter en adaptant l’image à des supports tels que des structures de formes ou des décors extérieurs. Le Vjing sur un format cinéma (16/9) en soit m’intéresse plus que du mapping. J’ai eu ce genre de réalisation pour la création vidéo « Je veux faire de la vidéo » mais pas pour le Vjing.

J’écoutais beaucoup de musique de club et je fantasmais à l’idée de faire quelque chose en club hors musique sans être capable de mettre de mot dessus, sans même avoir trop entendu parler de Vjing et BIM. Charles qui organisait déjà des soirées m’est tombé dessus, et, assez naturellement, on a commencé à travailler ensemble.

Récemment, j’ai pu voir que tes réalisations étaient passées sur la chaine MTV, comment ils ont fait pour diffuser ton travail ?

Ma réalisation pour MTV consistait en un court annonceur de la chaîne entre les programmes et les publicités, c’est pour eux dans l’optique d’un retour à leur identité originelle qui était très axée « art vidéo ». C’est une des choses dont je suis le plus fier de toute ma vie, d’autant plus que les autres artistes conviés sont des gens dont j’adore le travail.

MTV Ident 2016 by Lambert Duchesne from Lambert Duchesne on Vimeo.

Mise à par la télé, tu as collaboré avec des artistes et festivals (Capsule Festival, Decilab, The Unlikely Boy, Organisme Texture, Panteros666…). Chaque approche est-elle la même ? Quels sont tes moyens et outils pour réaliser à bien la demande du client  / partenaire ?

Chaque chose est très différente même si mes outils restent les même. J’utilise le logiciel Blender pour la plus grande partie de mon travail.

Plus j’avance, plus mon identité se développe et de moins en moins il y a rapport de « prestataire ». Je vois ça maintenant comme ma rencontre entre l’identité de l’artiste avec qui je travaille et la mienne.

Tu présentes un nouveau concept avec Pura Pura (Nuits Indigo) au 1988 Live Club le 21 Janvier. Peux-tu nous dire à quoi on doit s’attendre ?

Indigo se veut une soirée hip hop, dans le sens très large du terme, il faut s’attendre à une exploration de tout les sous-genres qui gravitent autour.

C’est quelque chose qui clairement manquait à Rennes et je suis ravi d’en faire partie écoutant bien plus ça chez moi que la vague techno industriel qu’on peut entendre partout.

C’est toi qui a trouvé le nom « Nuits Indigo » ? Personnellement le nom m’évoque une soirée avec beaucoup de couleurs et odeurs… tu es d’accord ?

En effet il faut s’attendre à ça ! C’est Arthur (Pura Pura) qui a trouvé le nom mais j’en suis ravi ! En effet, beaucoup de couleurs comme moi même j’en utilise dans mon travail et en termes de proposition « hors musique » on a une volonté d’expérimenter.

Tu gères la direction artistique de l’événement. Est-ce que tu vas proposer quelque chose de différent ou bien rester sur la même lignée que les mappings précédents ?

Cela va se construire progressivement au fil des soirées mais l’idée est de proposer d’autres choses, l’idée d’art total (Gesamtkunstwerk) est quelque chose qui me fait fantasmer énormément, c’est bien évidemment plus complexe à mettre en place dans un club que dans une galerie mais j’aimerais bien en insuffler de l’idée un peu.

Après la Bretagne, te voila en Île-de-France, comment se déroule ta vie parisienne ?

Très bien, j’aime énormément Paris ! C’est bien loin des stéréotypes négatifs que j’avais entendu et l’offre culturelle est tellement riche ! Je suis un boulimique de cinéma, de graphisme, d’art contemporain, de mode, de musique ect … et là-bas je suis très bien servi !

Quels souvenirs gardes-tu de la ville de Rennes ?

J’ai beaucoup d’images mais je garderai toujours en tête justement les premières soirées où je faisais du Vjing avec Decilab, au son du track « nxwxrk » de Nadus, notamment au Mondo Bizarro, j’avais encore un peu peur de la réaction des gens en live par rapport aux choses les plus radicales de mon travail vidéo.

Si tu devais choisir entre les deux, Rennes ou Paris ?

Par rapport à mon parcours, les deux se complètent et elles sont bien trop différentes pour pouvoir être comparé.

J’ai énormément appris et grandi à Rennes, mais la suite des aventures pour moi aura définitivement lieu à Paris. Je n’ai jamais subi le fait de m’y installer comme une contrainte. Les deux villes sont dans mon cœur !

Un p’tit mot pour le P’tit Rennais ?

Merci à vous, keep up the good work et que 2017 regorge pour vous d’émotions positives !

Written By: Sterling

Je partage mon temps entre écouter de nouvelles sonorités musicales, dévorer des séries télévisées et analyser les médias.

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