On a discuté hip-hop et foot avec Chali 2na et Krafty Kuts

Détendus, ils nous ont accueillis avec le sourire avant leur show à l’Antipode MJC.


Depuis combien de temps est-ce que vous travaillez ensemble ?

Krafty Kuts : Ça va faire à peu près un an maintenant.

Chila 2na : Ça fait un an déjà ? Mince (rires) !

Et quand est-ce que Jurassic 5 s’est finalement terminé ?

C2N : Alors, voilà le truc : notre groupe a existé de 1994 à 2007, on a arrêté jusqu’en 2013, et on s’est reformé depuis cette date.

C’est pas la première fois que vous jouez en France, j’imagine ?

C2N : Hier, on a joué à Angoulême, avant ça à Bordeaux, et encore avant à Montpellier. Le public était très chaud à Montpellier, des vrais fans de hip-hop !

Vous venez d’où à l’origine ?

C2N : Alors, moi, je viens de Chicago à l’origine, mais je vis à Los Angeles. Donc on va dire les choses comme ça : ma carrière a débuté à L.A.

K.K : Moi, je suis de Brighton, près de la mer. Charlie vient d’une belle région des États-Unis aussi, et ces différents endroits nous influencent, tout ça nous inspire dans le bon sens.

Comment est-ce que vous en êtes venus au hip-hop ?

K.K : Alors, moi, j’ai d’abord été danseur dans un crew de Brighton. On avait des tables de mixage derrière les danseurs, et j’ai commencé comme ça. J’avais 15/16 ans, je me suis dit : « c’est d’la balle ». Et d’un coup je suis devenu très bon en DJing.

Je me suis entraîné et entraîné, et c’est devenu comme une addiction. Dès que j’ai trouvé les platines, dès que Charlie a trouvé le mic’, il a sûrement dû ne vouloir plus que placer des rimes. Quand je suis arrivé derrière les platines, ça m’a fait « BANG ». La prochaine étape était de collectionner les vinyles, trouver les meilleurs beats, les meilleurs samples.. Et quand tu deviens DJ, tout ton monde change. Tu développes ton imaginaire et ta créativité à une vitesse ! Donc toute ton approche de la musique change puisque tout ce que t’entends dans le reggae, le funk, peut être modifié par le scratch ou la production.

Quelles sont tes principales influences ?

K.K : Parliament, James Brown, Kool and the Gang (leurs débuts) , Earth, Wind and Fire,…

Bill Withers ?

K.K : Oui, j’adore Bill Withers évidemment, pas mal de Motown soul, du jazz, Donald Byrd… YESSS, YEEEESSSS, YES !!! [Krafty Kuts suit le match Liverpool-Tottenham depuis le début de l’interview et le premier but des Reds vient de tomber]

Oh, Liverpool ? Qui a marqué ?

K.K : Sadiou Mané !

Klopp c’est un sacré entraîneur. Je suis allemand aussi.

K.K : Ah, tu est allemand ?

Oui mon père l’est…

K.K : Tu vas pouvoir observer un changement drastique de comportement en moi ! [RIRES] Je vais resplendir de joie même si ça peut paraître démesuré !

Et votre coupe du monde a été une grosse débâcle, je me trompe ?

K.K : Horrible, l’Angleterre en ce moment, Liverpool pareil [Les Reds restaient sur cinq matchs sans victoire],.. Mais j’espère que ça va changer dès aujourd’hui !

Tu penses que Liverpool a les moyens de battre Chelsea en Premier League ?

K.K : Probablement pas, mais si on signait quelque joueurs en provenance de Bundesliga, peut-être deux défenseurs, peut-être un milieu et peut-être un gardien…

Non mais pour en revenir au hip-hop, moi et Charlie on est très heureux de jouer en France, et on a vu d’excellents graffitis en venant ici !

Et toi, Charlie, tu en fais non ?

K.K : C’est un artiste brillant, il est vraiment excellent !

Rennes est une bonne ville pour le graff d’ailleurs !

C2N : Oui, j’ai vu de très beaux trucs, très techniques et détaillés !

Tu peux nous en dire plus sur le rap new-yorkais, j’imagine que tu connais Pro Era [label de Joey Bada$$ entre autres] ?

C2N : Je pense que c’est un crack, j’adore ce qu’il fait, et j’aime le fait qu’il n’ait pas peur de ramener le hip-hop à son essence. Il pourrait facilement tomber vu son jeune âge, il pourrait tomber dans tout ce qui est trap, mais c’est pas ce gars-là, c’est un bon !

Ensuite, il y a des gars comme Tyler the Creator vers L.A, c’est une frange du rap qui se veut très bizarre et provocateur, non ?

C2N : Oui, mais ça reste très créatif pourtant. Et je crois que tant qu’il ne transgresse pas les principes du hip-hop,.. rien que son nom « the Creator » est original. Il ne copie personne, il fait son truc, il a sa propre identité. C’est ça qui est important à mes yeux.

Où allez-vous jouer en 2017, dans de gros festivals cet été ?

C2N : C’est ce à quoi on aspire ! On a fait deux chansons en studio avec Krafty Kuts, et c’est d’elles que tout est parti.

K.K : YEEEESSSSS !!! [deuxième pion pour Liverpool] [rires]

Et toi, Krafty Kuts, tu penses quoi du nouveau hip-hop anglais, comme ce que fait le label High Focus ?

K.K : J’ai toujours préféré le old-school, et comme je suis souvent en tournée ou en studio, je ne prends pas le temps d’écouter calmement ce qui se fait actuellement. Et, j’ai n’ai pas envie de l’écouter à moitié pour pouvoir en parler, j’ai vraiment besoin de me poser et de me consacrer à l’écoute. J’aime bien le côté minimaliste de la trap par exemple, mais ce qui me transcende, c’est des vraies batteries, de vrais instruments.

Comment est-ce que vous composez, texte avant production ou l’inverse ?

C2N : Pour moi, il n’y a pas de méthode. Parfois c’est le texte qui amène l’instru, parfois c’est l’instru qui fait jaillir le texte !

Un p’tit mot pour Le P’tit Rennais ?

C2N : Savoure la vie mec, parce que le temps est à tes trousses !

Merci en tout cas !

C2N : Y’a pas de quoi !

Written By: Le P'tit Rennais

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