Le rap français fait l’Histoire aux Vieilles Charrues

De la kermesse entre amis au deuxième plus grand festival d’Europe. C’est ça, les Vieilles Charrues : un endroit d’échange, de rencontres, de gastronomie bretonne (mais pas que) avec la musique pour protagoniste.


« À quand des écrans géants sur la scène Grall ? »

Le thème du festival change chaque année. De la mise en place d’un désert fictif en 1994 à l’été indien de cette édition 2018 avec un éléphant mécanique se promenant dans le parc du château. Au début, 500 personnes, aujourd’hui 250 000. Le festival des Vieilles Charrues devient un rendez-vous obligatoire pour beaucoup de Bretons et de Français.

À ce propos, la topographie a changé : il y a trois entrées et, à long terme, l’association envisage un agrandissement des terrains du festival. Pour l’instant, des campings sont improvisés dans les jardins des maisons à côté ainsi que des stands tout autour de la ville de Carhaix. En effet, toute la commune bouge grâce aux Vieilles Charrues. Le festival représente 65% à 100% des emplois de la ville. C’est le festival qui prête le matériel pour toute la ville, pour que l’esprit fêtard se propage tout en aidant ses habitants.

Mais qu’est-ce qui reste incontournable aux Vieilles Charrues ? Pour répondre à cette question, parlons de ce qui est le plus important. Parlons de ses artistes mais aussi des bénévoles, de son public fervent qui remplit de la meilleure ambiance tous les coins du festival. Des festivaliers qui exposent aussi leurs avis par rapport aux années précédentes, qui n’ont pas peur de faire des demandes (« À quand des écrans géants sur la scène Grall ? ») et de faire part de leurs retours positifs sur le travail bien fait.

Cette année, le rap a fait l’histoire

© Laura Diaz

Fidèle à ses origines, les Vieilles Charrues accueillent des groupes internationaux et locaux pour faire de la diversité la valeur ajoutée de ce long weekend de fête. Johnny Hallyday, David Guetta et Stromae ont été jusqu’à l’heure les artistes les plus attendus mais, cette année, le rap a fait l’histoire.

Le groupe Depeche Mode a inauguré le festival déclenchant l’hystérie collective, avec un ouragan de musique électronique qui résonne encore après 20 ans. On débouche la bouteille, le spectacle a commencé.

Marquis de Sade, légende vivante du rock, était de retour et a rendu folle la scène Kerouac d’une façon grandiloquente, forte, qui leur est propre. Ils sont rennais. Ils font du rock. Rien à ajouter.

Une leçon de rap qui restera ancrée dans la mémoire des Vieilles Charrues

Et si on continue à parler de légendes, il faut impérativement parler de IAM, qui a offert ses vers les plus connus à un public qui l’attendait avec un sentiment mitigé entre respect et nostalgie. Une leçon de rap qui restera ancrée dans la mémoire des Vieilles Charrues.

Les mains dans ses poches arrière, ses lèvres qui embrassaient le micro, c’était bien Liam Gallagher. L’Anglais a offert le tube Wonderwall au milieu de son concert vendredi sur la grande scène. Les fans d’Oasis en étaient reconnaissants, ôtant un doute aux sceptiques.

La nuit explose. De même que les enceintes de la scène Glenmor avec KYGO, qui a mis le feu dans tous les sens du terme. Avec un presque obligé clin d’oeil à son compère Avicii, le Norvégien a joué avec une large gamme de couleurs sur les deux écrans, séduisant ses fans au rythme de ses derniers (et quelques premiers) hits.

Changeant de genre, le groupe virtuel Gorillaz a montré son visage le samedi 21 juillet. Tout le monde voulait des réponses : savoir qui se cachait derrière Noodle, 2-D, Murdoc Niccals et Russel Hobbs. Ils se sont dévoilés et ont commencé leur concert avec la délicatesse d’une balade pour continuer avec des airs insouciants et rythmes puissants. Ils nous ont habitués à cette montagne russe. Et ils nous font nous « sentir bien ».

© Laura Diaz

Lorenzo était l’un des plus attendus

Le rappeur plus dantesque, Lorenzo, était un des plus attendus. Le Rennais du quartier de Bréquigny a provoqué l’euphorie générale grâce à ses célèbres punchlines, mais aussi à une mise en scène incontestable en compagnie de la chanteuse pop Shy’m ainsi que des membres du groupe Columbine. Mais le prix du jury du plus théâtral des concerts revient au duo Bigflo & Oli, qui a utilisé un décor sur la scène Glenmor digne d’une œuvre contemporaine pour représenter un scénario écrit sous forme de rap. Et si cela ne suffisait pas, les deux frères ont invité leur père à chanter. Tout s’est fait en famille, et le public en a fait partie.

Même la voix de Led Zeppelin était présente dimanche aux Vieilles Charrues. Tout cela grâce à Robert Plant qui, après 55 ans de carrière, a démontré qu’il avait toujours de beaux restes. Il a projeté l’essence de ses chansons, condamnées à devenir immortelles.

Puis c’était l’heure d’Orelsan, qui ne pouvait pas cacher sa joie de partager son concert avec le public des Vieilles Charrues. Positif dans la météo, pour lui, même s’il y avait des averses, il faisait quand même beau. Dans les dernières minutes, Lorenzo a voulu le joindre sur scène, et tous deux ont été clairs sur une chose : ils voulaient « foutre le bordel ». Mission accomplie avec succès !

Enfin, le maître du big beat, le DJ anglais Norman Cook, a.k.a Fatboy Slim, a secoué les festivaliers pour une dernière fois avec la force que les Vieilles Charrues méritent.

C’est ainsi que la fête s’est terminée… jusqu’à l’année prochaine.

Article rédigé par Laura Diaz

Written By: Laura Jones

Journaliste passionnée du septième art et l'espace numérique. Je me balade entre la comm et le storytelling. Créatrice du verbe to hitchco(o)ck.

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