Destination Beauregard

Cher lecteur du P’tit Rennais en vadrouille, tu te sens l’âme vagabonde, l’esprit aventurier, tu rêves d’aventures et de découvertes musicales? Tu es au bon endroit, puisque cet été, je t’emmène dans mon sac à dos parcourir des coins sympas à la recherche de festivals!


Et je mets la barre assez haute pour ce premier report de festival puisque j’ai eu la chance d’aller au Festival Beauregard, le premier weekend de juillet. Si tu ne connais pas, laisse moi te planter le décor : un château magique qui s’illumine à la tombée de la nuit, un site à taille humaine, un public festif et chaleureux et une programmation à se damner pour qui aime le son anglais (Damon Albarn de Blur en tête d’affiche en 2014 et Florence and the Machine en 2015). Deux scènes (Scène Beauregard et Scène John) se font presque face, accueillant à tour de rôle les groupes; le timing est donc parfait puisqu’il n’y a jamais de temps mort et on ne rate pas le début de chaque concert.

Arrivée vendredi pour découvrir les artistes de cette huitième édition, je me poste tranquillement devant Feu! Chatterton. Arthur, chanteur balance son spleen baudelairien; je comprends pourquoi c’est une des sensations de cette année. Une présence scénique et des textes qui nous emmènent loin, très loin : affublé de son costume et sa veste en tweed, le dandy se fout carrément à poil lorsqu’il s’agit de raconter ses déboires.

Feu Chat

Feu! Chatterton

Beck a bien continué une soirée en chauffant la foule avec son fameux « Loser » et ses classiques, accompagné de musiciens donnant un bon son funk à sa musique.

Les Chemical Brothers n’ont pas démérité avec un set plutôt explosif, idem pour les Belges de Ghinzu qui ont enflammé la scène. Et c’est au son de The Shoes que je me suis défoulée et ai fini comme une poupée désarticulée après m’être époumonée sur « Time to dance ».

Samedi, c’est le beau temps et l’énergie des Naive New Beaters qui nous ont remis dans le bain. Un son énergique. Puis ce sont les Brigitte, plus sexy que jamais, qui ont encore plus fait monter la température corporelle d’un public sous le charme. Mention spéciale aux deux femmes qui, au beau milieu d’un décor tropical, de tigre et d’un flamand rose nous ont emporté dans leur univers sensuel, et m’ont complètement bluffé par leur charisme et leur jeu de scène; un beau duo complice qui se révèle en live, d’autant plus que certaines chansons sont réarrangées pour les concerts. À voir!!

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Naive New Beaters au Festival Beauregard. ©Ouest-France

Bref, me voilà sur un nuage lorsque Robert Plant et ses Sensational Space Shifters viennent me cueillir pour m’emmener au septième ciel. Le chanteur de Led Zeppelin n’a rien perdu de sa voix, et il reprend classique au son électrique et en version acoustique, accompagné sur scène par un artiste ouest-africain, apportant une consonance orientale au set.

The Avener a quant à lui livré un set d’anthologie, reprenant les bases soul et rock des années 70, superbement remixées ; une des bonnes surprises de la soirée; pour ensuite s’enivrer du gros son qui tâche des excellents The Kills. L’énergie explosive du duo venu défendre son dernier album « Ash and Ice » a conquis le public, qui s’est ensuite détendu au son de l’Enfant du pays, le caennais Fakear, vers de nouvelles contrées au son de sa musique électro mêlant des sons de tous les continents.

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Fakear au Festival Beauregard. ©Ouest-France

Le dimanche, j’ai seulement vu le concert de Jeanne Added, qui a livré une performance magnifique, pleine d’humanité. Le concert s’est terminé sur un moment de grâce absolue, lorsque le soleil a fait son apparition après un début d’après-midi sous le déluge, alors que la chanteuse demandait au public de reprendre avec elle les paroles de sa chanson Suddenly : « Call me a lover, believer, All the names you wanna give, Sister and brother, All the way together, together, And all the lives we’ll ever live, Forever and ever. »

Une belle programmation pour un weekend au top, mon seul regret est de ne pas avoir eu le temps de voir PJ Harvey qui a apparemment fait un concert d’anthologie.

Tant pis, je repars quand même avec de beaux souvenirs. Il est déjà temps pour moi de préparer mon sac pour ma prochaine destination musicale: le Festival Terres du Son à Tours. Je t’emmène?

Written By: Anne Sophie Gombert

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