Champs Libres : 2 scientifiques passent au crible la science fiction

Chaque mardi, les Champs Libres proposent une conférence où des scientifiques viennent partager les résultats de leur recherche. Et parfois, la science et la culture peuvent trouver des terrains de jeu communs. Ce fut le cas le 23 novembre dernier.

Une vie est-elle possible sur des planètes glacées ou sur Mars ? Que penser de l’existence des extra-terrestres : utopie ou réalité ? Roland Lehouc, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique et Jean-Sébastien Steyer, paléontologue au Muséum d’histoire naturelle ont répondu à travers leur passion pour la science et le cinéma. Pendant près de deux heures, ils ont montré comment le septième art était scientifiquement cohérent, ou pas. Un éclairage très attendu : pas un siège de la salle de conférence n’était libre. Jeunes lycéens, étudiants, jeunes actifs, cadres, retraités… tous étaient là pour savoir le vrai du faux.

Quand la science inspire le cinéma

Plus la science avance dans la connaissance de phénomène particulier, plus elle inspire le cinéma. Ce dernier s’appuie des données scientifiques pour imaginer une réalité possible, plausible. Hoth, la célèbre planète des Glaces de Star Wars en est une parfaite l’illustration. Pour Jean Sébastien Steyer, elle reflète, plus ou moins la terre mais il y a 7 millions d’années. A cette époque, effectivement, peu d’éléments vivants pouvaient effectivement se développer.

Tout au long de la conférence, les scientifiques ont insisté sur un point clé : leur diagnostic ne peut s’appliquer que si le scénario du film reprend les codes de la science. Alors, il ne fallait pas s’attendre à une analyse critique de la saga Harry Potter. Son auteur a posé ses propres régles, ses propres codes, ses propres logiques. Reste alors au scénario de créer une cohérence.

Pas de baguette magique avec la science

Du coup, et sans surprise, leurs remarques ont porté sur des films dont l’intrigue se déroule essentiellement dans l’Univers loin de la Terre. Ainsi, le film « Seul sur Mars », sorti sur en 2015 a été disséqué, image après image ou presque. Tous les détails comptent, pas seulement les grandes lignes du scénario : chaque élément de l’image, chaque chiffre ou donnée visible à l’écran, chaque geste, chaque inscription… La sentence ? Le réalisme du film par le biais de la tempête, de l’eau indispensable à toute vie humaine, est cohérent et pertinent alors même que vivre seul sur Mars, n’est pas facile voire impossible.

Bien sûr qui dit science-fiction, dit extraterrestre. S’il apparaît difficile pour nous, les humains, de nous adapter sur une autre planète, d’autres espèces ont peut-être réussi à s’adapter. C’est le parti pris du film « Premier contact » avec le débarquement sur la Terre d’extraterrestres désignés sous le nom d’Heptapodes. Cette espèce vivante au corps à sept membres apparaît beaucoup plus grande que les humains et utilise un mode de communication scientifiquement possible.

Conscience séquentielle vs communication simultanée

Malgré une explication bien plus complexe et fort moins accessible qu’au début de la soirée, le public parvient à comprendre que les humains ont un mode de conscience séquentielle (cause / effets). En face, les extra-terrestres suivent un mode de communication simultanée où la parole n’a pas. Seule l’image ou le dessin retiennent leur attention transformant le rapport et la perception du temps.

Il faudra une autre conférence pour mieux appréhender les concepts mis en avant. En attendant, vous pouvez toujours aller voir les films de science-fiction, qu’ils soient récent ou ancien. Car, à travers le temps, le cinéma a ni moins ni plus mal traité la science. Tout repose sur la qualité et le sérieux du réalisateur et des scénaristes. Dit autrement, un film de 1929 est tout aussi crédit qu’un film réalisé en 2018. Ce qui change se sont les moyens techniques pour illustrer la science.

Matteo Le Saux


Written By: de la Salle Lycée

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