Festival du Bout du Monde : Pas besoin d’aller loin pour se sentir ailleurs

Après quelques heures de route sous un soleil de plomb, une petite heure et demi d’attente pour accéder au camping et beaucoup de difficulté à monter notre tente qui n’était pas de première jeunesse, ça y est, nous voilà fin prêts pour vivre 3 jours de pur bonheur.

 

Vendredi – Jour 1/3

Après s’être octroyés une petite pause goûter bien méritée et fait la connaissance de nos voisins de camping (qui seront un peu plus tard rebaptisés « les colocs »), nous voilà débarqués sur le site du festival avec de l’énergie à revendre.

Goran Bregović a débuté cette soirée, dans la grande prairie de Landaoudec et je peux vous dire que lui et son orchestre ont donné une pêche d’enfer à tous les festivaliers ! On s’est déchaînés sur les rythmes endiablés de la fanfare serbe pendant plus d’une heure et demi. Ce concert, c’était un pur concentré d’énergie et de convivialité sur des notes venues des Balkans.

Après être allés manger un petit quelque chose pour reprendre des forces, on retourne vers la grande scène pour voir Matmatah. Bien sûr, on a pu chanter à tue-tête avec eux « L’apologie » ou bien

  •  » Les moutons ». On a aussi découvert avec plaisir certaines chansons de leur dernier album
  •  » Plates coutures » sorti en 2017. Le titre « Marée haute » par exemple, qui est une chanson au texte très engagé (à l’image du reste de leur album d’ailleurs), dénonce avec pertinence l’absence de morale de certains de nos politiques et leurs abus de pouvoir..

Après cette journée riche en émotions, on était trop fatigués pour aller écouter Naâman. C’est donc après Matmatah qu’on a tranquillement rejoint le campement histoire de recharger les batteries.

Samedi – Jour 2/3

Après une bonne nuit de sommeil, un p’tit dej et repas de midi à base de pâté Hénaff et hop, nous voilà de nouveau devant la grande scène à attendre l’arrivée de Grand Corps Malade.

Que dire de ce concert ? Quelle claque ! On sentait de la part du slameur une vraie envie de partager quelque chose avec le public. C’est une vague de bienveillance et de convivialité qui a déferlé sur la prairie de Landaoudec.

Grâce à ses textes poignants qui traitent du quotidien, tout le monde à un moment ou à un autre s’est senti concerné par les propos de l’artiste. Que ce soit en nous parlant du fait de devenir parent, d’avoir le cœur brisé ou bien d’être jeune et amoureux, on a tous été profondément touchés par la force et la véracité des mots de Grand Corps Malade (je vous confie même avoir lâché une petite larme).

C’était un concert qui incitait à la solidarité, au partage et à l’amour. Le petit texte issu de son dernier album « Plan B », qu’il a fait scander à son public, résume d’ailleurs parfaitement les valeurs que prône l’artiste : « Tout seul je vais vite, ensemble on va loin. L’esprit d’équipe, comme un besoin. »

 

Merci à toi, Grand Corps Malade, pour ce beau moment !

Après cette parenthèse de douceur, on enchaîne sur un concert radicalement différent : Puerto Candelaria.

Ce groupe, c’est six colombiens à l’énergie débordante, aux vêtements fleuris et colorés.Ils se sont retrouvés propulsés sur la grande scène à cause d’un imprévu de dernière minute, et ce, pour notre plus grand bonheur !

Ils nous ont fait danser pendant plus d’une heure et demi sur des rythmes de « Underground Rebel Cumbia » et de Jazz.

Pour nous, c’était clairement LA découverte du festival. On s’est senti emportés ailleurs, c’était un vrai voyage, chaud et dépaysant. Puerto Candelaria nous a amené tellement de soleil que l’on n’a pas vu le jour disparaître derrière la grande scène.

C’est un groupe à écouter sans modération, qui donne la pêche et le sourire.

Merci pour ce moment hors du temps !

Il commence à se faire tard, et cette belle journée s’achève déjà. C’est le moment pour nous d’aller se reposer dans notre petite tente. Demain, il y a encore plein de jolies choses qui nous attendent !

Dimanche – Jour 3/3

On se réveille tranquillement sur le camping du Boudu. Autour de nous, les festivaliers affichent une mine fatiguée, mais restent motivés. Il fait beau et l’ambiance de ce dernier jour promet d’être au rendez-vous.

De gauche à droite : Mael – Clémentine (Le P’tit Rennais) – Tiffen

Après un repas sur le pouce au camp et une bataille de bombes à eau entre nous et les colocs’ (oui, nous sommes de grands enfants mais il faisait très chaud et il fallait se rafraîchir!) nous voilà de nouveau sur le site, bien décidés à apprécier cette dernière journée du mieux possible.

Le premier concert que l’on a eu la chance d’écouter, c’est Gaël Faye.

Je connaissais surtout l’artiste grâce à son livre « Petit Pays », une œuvre semi-autobiographique qui raconte l’histoire d’un enfant du Burundi qui voit son pays déchiré par la guerre. Son concert était d’une beauté singulière. Sa voix nous à transportés entre Paris et Kigali en se posant sur des notes de piano ou bien sur des rythmes un peu plus électro.

Gaël Faye © Nicolas Le Gruiec

La force de ses textes, la puissance de ses mots et son envie de partager avec nous son histoire a rendu le concert captivant du début à la fin. Ensuite, une voix chaude et intense envahit la prairie. Face à nous, un homme au charisme et à la prestance hors norme.

Rag’n bone man était la, venu nous offrir un moment magique à travers sa musique soul, blues et hip hop. Difficile de résister à la beauté et au charme de sa voix si singulière.

On a simplement regretté l’heure de passage de l’artiste. On aurait peut-être apprécié différemment sa prestation si il avait été programmé un peu plus tôt.

Rag’n bone man © Nicolas Le Gruiec

Le concert était vraiment magnifique, doux et calme mais on ne va pas vous cacher qu’arriver le dimanche à 22 heures, on a besoin de musique entraînante et festive pour se motiver.

Cela dit, avec Clément Bazin venu clôturer cette 19ème édition, on a été servi niveau ambiance !

Le DJ/beatmaker nous a proposé un set dynamique et tropical.

Accompagné de son instrument fétiche : le steel-drum (tambour d’acier originaire de l’île de Trinité-et-Tobago), on peut vous dire que Clément Bazin jongle à la perfection entre musique synthétique et organique. Pour ne rien gâcher, la chanteuse qui l’accompagnait était survoltée et ensemble, ils nous on fait danser jusqu’à la dernière minute du festival.

Clément Bazin © Nicolas Le Gruiec

Merci !

En bref, ce sont trois jours riches en émotions qu’on a eu la chance de vivre pendant le festival.

Entre slam, cumbia, blues ou musique électro, la programmation était des plus diversifiées et l’ambiance pleine de joie et de convivialité. C’était un réel plaisir de participer à cette 19ème édition et on y retournera l’année prochaine avec un immense plaisir.

Merci aux artistes et a toute l’équipe du Bout du monde, organisateurs et bénévoles, qui ont fait un énorme travail pour nous permettre de vivre ces moments magiques! Rendez-vous l’année prochaine!

Article rédigé par Clémentine Plassart

Written By: Le P'tit Rennais

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