ANGÈLE : « Dans la vie, il faut prendre du recul sinon on ne fait que se plaindre. »

Au détour du concert de Damso, nous avons pu interroger sa première partie, Angèle. Sœur de Roméo Elvis, nouvelle révélation de la scène belge. Elle nous a confié son avis sur les études, ses projets et sa vie en tournée. C’est une personne humble et pensée, qui ne se laisse pas embarquer par l’ego, que nous avons rencontrée.


Tu reviens de Bruxelles du coup là ?

Ouais c’est ça, on ne prend pas le bus mais le train, et c’est vrai qu’avec le matos et tout, c’est vraiment pas simple. Mais je ne suis pas là pour me plaindre. C’est une vie très exigeante et très inhabituelle. On a l’impression d’être tout le temps en voyage scolaire. On rigole tout le temps, je suis toujours avec de bonnes personnes. C’est juste que c’est très fatiguant. Tu arrives tout le temps dans une nouvelle ville. Tu vois juste la salle, tu ne peux pas trop sortir le bout du nez. Tu ne sais jamais vraiment où tu es…

Et par rapport au public ? Arriver avant Damso, faut le chauffer le public, comment tu t’y prends ?

Mais le public est déjà chaud de base. C’est ça la complexité : l’idée c’est plutôt de le garder chaud, de pas le perdre. Parfois, je sens que je le perds, il est tellement surexcité. Parfois, ils font même des pogos. Si j’arrive à leur faire passer un bon moment, ils acceptent et ils sont trop contents. Et en fait, ils savent que c’est un artiste que Damso adoube donc ils font en sorte, toujours, que ça se passe bien.

Comment d’ailleurs tu en es arrivée à travailler avec Damso ?

C’est un peu du bouche à oreille, on est deux artistes de Bruxelles, on s’est retrouvés assez vite à travailler ensemble. Il voulait un truc un peu plus joué pour la première partie. Le truc à la base c’était que je commence le concert en piano/voix et que Damso arrive comme ça, ce qui ne s’est pas fait. Du coup on est restés sur une première partie pour moi. Mais c’est cool comme ça, ça me permet de défendre mon projet.

Il y a pas mal de monde autour de toi, quelle est la collaboration la plus importante pour toi ?

Je pense que c’est avec Roméo, mon frère, que ça a été la collaboration la plus importante, dans le sens où on a écrit la chanson ensemble et qu’il m’a co-produite. Et ça, c’était très intéressant musicalement, et émouvant aussi, de le faire avec mon frère. Celle aussi avec « la loi de Murphy », ça a été le premier jet de la suite de mon projet. Il y a quelque chose de très enrichissant à travailler avec d’autres gens. Ça se fait à la bonne franquette, je ne sais pas si vous dites ça aussi en France !

Comment tu fais pour sortir de l’ombre de ton frère sans que tu sois obligée de graviter autour ?

En fait ça gravite toujours autour, je m’attendais pas à ce que notre collab’ ai autant de retours, les gens ont aimé. Ce que j’ai apporté dans cette chanson, c’est moi. Si les gens ont apprécié c’est qu’ils vont apprécier le reste. On est chacun dans deux styles très différents, on ne se piétine pas, on fait notre truc chacun de notre côté. En fait c’est plutôt une bonne chose, il me donne énormément de courage et de soutien, et moi je lui en donne aussi. Ce n’est pas vraiment une mauvaise chose. Les gens font la différence: on est très différents.

 

 

C’est quoi l’aspect, la ligne de conduite, que tu as dans tes chansons ?

Si je peux trouver un lien entre toutes mes chansons c’est un peu qu’elles ont des textes sincères. J’apporte beaucoup d’importance à ce qu’on raconte avec la mélodie. C’est pour ça que j’utilise beaucoup l’anglais, ça permet d’exprimer des choses qu’on ne peut pas obligatoirement dire en français. Et puis il y a toujours cet aspect Pop /Jazz, et puis le piano aussi. Sans mon piano je ne fais pas grand chose, je ne joue que du piano! Je crois que « La Loi de Murphy » a bien inscrit ça, ça donne une bonne directive dans ce que je veux faire comme style de musique. D’ailleurs en parlant de projets, j’ai des trucs qui arrivent en 2018. Après la tournée et le single qui ont fait beaucoup de bruit, il y aura l’album. L’idée c’est de rassembler tout ce que j’ai déjà fait. Il y a une grande partie qui est déjà faite, une autre qui est encore à peaufiner.

J’avais envie de faire un album parce que c’était important de se mettre de bonnes échéances. J’ai tendance à ne pas travailler si je n’ai pas de bonnes deadlines, et à plutôt bien bosser si j’en ai. Si je fais qu’un EP, je fais juste 5 bons morceaux et je vais m’arrêter ; alors que sinon je m’arrête jamais et je me dis : « Wow, okay, on tient un bon truc et on passe au suivant ! ». Je trouve ça beaucoup plus excitant. Je suis assez fainéante sur ce qui ne m’intéresse pas. Heureusement, je ne fais que ce que j’aime et c’est une chance, parce que du coup c’est ce qui fait que je bosse! Parce que dans la vie je suis une vraie feignante. Dans la vie, il faut prendre du recul sinon on ne fait que se plaindre d’ailleurs!

Et pour les études alors ?

Les études c’est très intéressant, mais dans la musique il faut savoir dès le début ce que tu veux faire, s’obliger assez vite à savoir ce que tu veux, sinon ça ne sert à rien. Je pense que dans la musique ou autre, il faut un minimum d’envie pour que ça ait du sens, sinon tu te caches derrière l’étiquette des études, mais en fait tu n’apprends rien d’utile pour toi et tu n’avances pas dans la vie. Tu n’es pas obligé dans les études de faire quelque chose de ta vie, tu te laisse porter, et ça, ça ne me plaît pas, ça ne me passionnait pas. Et en fait, dès le moment où j’ai su où je voulais aller, j’ai su mener mes études de manière intelligente et prendre les portes qui pouvaient m’emmener là où je suis maintenant. Ça peut être vraiment un piège sinon…

Un p’tit mot pour Le P’tit Rennais  ?

Manger des huîtres, vous avez de supers huîtres et kiffez les LOUTRES !!!

Written By: L'Hermite Sombre

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