Interview de la semaine #29 : KCIV

Les copains de chez Decilab organisaient une petite sauterie le mois d’avril dernier à l’Antipode MJC : « Temple ». L’occasion pour Le P’tit Rennais de rencontrer KCIV.


Pourrais-tu te décrire en 3 mots ?

En premier, je dirais humble car pour moi c’est une réelle chance d’être ici et de jouer avec des artistes internationaux. J’essaye d’être assez éclectique dans mes sets. Enfin, passionné car je m’inspire un peu de tout ce que j’écoute, du hip – hop, à l’expérimental en passant par le jazz et l’ électro.

Quand on est artiste, on a souvent des influences, quelles sont les tiennes ?

J’ai deux labels de références Soulection dont fait partie Jarreau Vandal qui mixe pour l’événement, et brainfeeder un des labels de Flying Lotus. Autour de ça, j’écoute beaucoup de rap US, du Travis Scott en passant par Drake, Joey Bada$$, Kendrick Lamar et Majid Jordan pour le coté pop. Même si ce sont de très bons artistes, je préfère davantage les instrus derrière.


 

J’essaye de me retrouver dans quelque chose qui me correspond, si je donne un nom à mon univers, je veux quelque chose qui me ressemble.

Ton prénom c’est Sylvain, mais ton nom de scène c’est KCIV, d’où vient ce blaze ? 

On ne m’a jamais posé la question auparavant mais je vais y répondre. Je t’avoue que je voulais garder le mystère un peu plus longtemps (rires). À la base, j’avais un groupe de danse qui s’appelait la C4, j’ai repris ces initiales CIV et le K pour Koffy, mon ancien nom de scène. Le tout, ça donne KCIV.

La danse, c’était une belle expérience ? 

La danse m’a apporté quelque chose, c’est certain. L’univers de la musique, de la danse, des battles m’ont permis de faire du son. J’ai gardé ce blaze là mais, j’ai pensé à changer à un moment. Aujourd’hui, je trouve que ça me colle mieux. Dans tout les cas, je ne peux plus trop changer (rires).  

À partir de quel âge as-tu commencé la musique ? 

J’ai commencé le mix il y a deux ans et la production l’année dernière. Au début je mixais avec un pote à des soirées, des d’anniversaires… Par la suite, j’ai commencé à produire de la musique. J’ai deux personnages : d’un côté où je mixe, de l’autre où je produis. 

Quel rapport as-tu avec le Djing et la production ?

J’essaye de créer quelque chose qui n’a rien à voir avec mes sets. Dans le Djing, je vais dans un domaine hip-hop,  en prod, ce sont des sonorités un peu plus posées comme de l’expérimental. KCIV c’est un personnage, et musicalement, c’est ce que je suis.

Quel processus entreprends-tu pour produire ? 

J’ai plein de processus. Actuellement, je suis encore dans l’expérimentation car il y a des zones qui restent assez noires. On apprend tous les jours de la musique. Je peux commencer par un petit synthé et je le modifie sur Ableton. Dans les drums, je m’inspire vachement du hip-hop récent. Sinon, parfois, ça m’arrive de « sampler » quand je n’ai pas réellement d’idées. Mes parents ont des tonnes de CD à la maison qui datent des années 80. Quand je suis chez moi, j’écoute des sons et je me dis : « tiens, ça peut être pas mal ». Je teste des trucs et j’essaye de composer autour.


Ta meilleure scène depuis que tu fais du son ?

Je dirais ce soir (rires). Jarreau Vandal, Basenji… me dire que je partage l’affiche avec eux, c’est juste énorme !

Si tu avais une collab’ à faire avec un artiste, lequel choisirais – tu ? 

J’en ai tellement en tête, je ne pourrais pas te répondre…

Mise à part, la ville de Rennes, tu as déjà joué en dehors ? 

J’ai quelques connexions sur Nantes et Bordeaux. Quand je suis à Rennes, j’essaye d’apporter un autre délire,  avec des sons où il n’ y a que 1000 écoutes, par exemple. Drake, pour illustrer, je kiffe mais c’est trop facile à mixer parce que c’est commercial. J’essaye d’apporter un peu de nouveauté. Je ne me considère pas comme DJ, c’est pas une étiquette péjorative mais vu que je produis à côté, je me considère plutôt comme un artiste musical. Je fais du son, je passe du son (rires).

Un p’tit mot pour Le P’tit Rennais ?

Merci pour l’interview, et de s’intéresser à mon travail.

Written By: Sterling

Je partage mon temps entre écouter de nouvelles sonorités musicales, dévorer des séries télévisées et analyser les médias.

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