Le Comte

Le Comte : « J’ai toujours aimé les choses un peu calmes, posées. »

Entre déplugage, visite de Reverse of volume, et interview, « Le Comte » sait faire plusieurs choses à la fois. Dans un cadre enchanteur et surréaliste, il a su mettre en exergue l’exposition de Yasuaki Onishi grâce à ses morceaux contemplatifs et vibrants.


Pourquoi Le Comte ?

Il y a quelques années, je faisais partie d’un collectif de DJ qui s’appelait « Boyz On Top ». À ce moment-là, j’ai dû me trouver un surnom et j’ai un peu galéré… J’avais un look « Dandy » et j’ai voulu tester « Le Comte ». Au final, au bout de 8 jours, tous mes potes m’appelaient comme ça. C’est devenu mon surnom officiel. D’ailleurs, tous les gens que j’ai connus après m’appellent, « Le Comte », et savent même pas que ce n’est pas mon nom de famille mais mon nom de scène.

Ça fait quel effet de jouer sous une structure comme celle de Yasuaki Onishi ?

Je t’avoue que je n’ai pas trop eu le temps de regarder, j’essaie de rester dans mon truc, c’est plus confortable des fois, d’éviter et d’ignorer un peu. Souvent, je n’ai pas trop le temps de regarder le cadre, je me dis que les gens en profitent. Pour le coup, j’ai levé la tête de temps en temps et c’était très chouette ! J’aimais le fait que les gens soient tous en dessous de la structure, que ça fasse un peu grotte, plus fermé, plus intime.

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©Gwendal Le Flemm

C’est un peu un décor onirique, et des fois tu as l’air d’être dans ton monde, qu’est-ce qui te passe par la tête ?

J’essaie qu’il ne se passe absolument rien en fait. Vu que c’est hyper contemplatif, j’espère que ça va pas sonner présomptueux, j’essaie de rentrer, pas forcément dans une transe mais de me faire porter, d’arrêter de réfléchir à ce que je dois faire, au son. Je me dis que, comme ça, le rythme du concert est plus naturel et les gens vont pouvoir se laisser porter plus facilement. Et puis, après, tu penses tout le temps aux autres trucs qui te passent par la tête quand tu fais un concert, tu te demandes si on ne voit pas trop ton bide, tu sais qu’il y a des gens qui te regardent, mais justement, il faut faire en sorte de pas trop y penser (rires).

L’inspiration elle vient d’où ?

C’est un peu ce qui vient naturellement quand je branche des instruments. J’ai toujours aimé les choses un peu calmes, posées. Je ne suis pas très bon pour programmer des rythmiques, je fais un peu avec ce que je maîtrise. Dernièrement, il y a un artiste qui s’appelle Alessandro Cortini et qui fait de la musique très posée avec que des synthés instrumentaux, très répétitifs, assez mélodiques. Ça fait un peu partie des choses qui m’ont poussé à me mettre dans des styles comme ceux-là.

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Je sais que tu as pratiqué des instruments avant : guitare, piano. Tu exploites un peu ce que tu as appris dans tes morceaux ?

Alors, guitare, absolument pas, c’est un instrument que j’ai complètement arrêté. Le piano, j’aimerais bien, à terme, en mettre sur certains titres, je ne suis pas un excellent pianiste et je n’ai pas non plus un matériel d’exception mais on verra, je l’utiliserai peut-être. Pareil, ça me dérangerait pas de faire un live avec un pianiste par exemple, si ça se présente mais il n’y a pas du tout de projet défini.

Justement au niveau projet, quelle est la suite ?

Pour l’instant, c’est un projet qui débute. J’ai sorti l’EP en Avril. En ce moment, quelques concerts par-ci par-là. J’ai fait une vidéo sur YouTube et on en a tourné une deuxième qu’on va finir bientôt. Elle sera plus en extérieur. On a essayé de faire autre chose, de se prendre un peu plus la tête sur la vidéo, on verra le résultat… Sinon je vais essayer de trouver un moyen pour sortir mon EP car pour l’instant il n’est qu’en digital. Il va peut-être sortir en vinyle, j’en dis pas plus…

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En répétition, ça se passe comment, tu improvises un peu ?

Alors je répète beaucoup mais je fais en sorte qu’il me reste une marge de manœuvre sur certains titres. Ça dépend vraiment, sur toutes les parties qui sont beaucoup plus atmosphériques, là, je m’autorise un peu ce que je veux. Ça dépend aussi de l’humeur, de tous les enchaînements entre les morceaux. De temps en temps j’ai envie de rajouter un truc, d’autres fois je fais exactement ce que j’ai répété.

C’est quoi ton style de musique ?

J’allais dire un peu de tout mais je n’aime pas répondre ça. J’écoute aussi bien de l’electro assez calme que des choses plus vénères… J’écoute énormément de pop folk. Musicalement, c’est un peu par phase. Je vais écouter le même type de musique pendant très longtemps et après je vais en avoir marre. En ce moment, j’écoute beaucoup de choses, assez posées, assez calmes, pas forcément électroniques.

Est-ce qu’il y a une émotion particulière que tu veux retranscrire à travers tes morceaux ?

Non, il n’y en a pas de précise, chaque personne peut percevoir la chose un peu comme il veut et s’approprier les morceaux, c’est intéressant. J’essaie d’en communiquer une, après je ne peux pas savoir comment les gens vont la percevoir. Je ne pense pas trop au public, même dans la manière de jouer, j’essaie de faire ce qui me plait. Si je pensais trop au public, je pense que je n’aurais jamais sorti un morceau de 16 minutes (« Manon »).

 

 

Written By: David

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