L’artiste et l’artisan aux origines de l’art et de l’artisanat. À quoi bon tant de différences ?

Ma conception de la chose est peut-être particulière (quoique) mais elle est belle et bien là. Il n’y aurait pas d’art et d’artisanat mais seulement une œuvre qui tiendrait de l’un et de l’autre. Seulement, aucune œuvre ne serait soit de l’art soit de l’artisanat, il y aurait toujours de l’un et de l’autre.

Pourquoi ça me direz-vous ?

Eh bien, prenons la chose simplement. Nous ne pourrions pas fabriquer de l’art sans technique, et nous ne pourrions pas fabriquer de l’artisanat sans concept. Et, par là, la comparaison se projette dans l’arcane de la création d’une œuvre.

La technique se définie par le travail effectué pour arriver à la finalité de l’œuvre. Le concept lui se définit uniquement par le résultat, mais il est pensé avant sa conception. En effet, nous ne pourrions point concevoir quelque chose dont nous n’avons pas créé l’idée. Le concept est donc en même temps le résultat final et la racine de l’œuvre.

Mais qu’est-ce que cela vient faire dans l’histoire de l’artiste et l’artisan ?

L’artiste serait une personne dont l’intérêt principal est le concept et dont les techniques à adopter pour formaliser ce concept ne serait que secondaires à ses yeux. L’artisan serait, quant à lui, une personne qui aurait un attrait explicite pour la conception plus que pour le concept, et dont ce dernier ne serait en soi qu’une excuse pour sa conception.

Et là, je vous vois déjà fustiger nombres d’élucubrations visant à réfuter mes propos avec l’idée que l’on ne peut être l’un sans l’autre quand on y réfléchit un peu. Et je ne vous en remercierais jamais assez car là est justement la finalité.

On ne peut être l’un sans l’autre, c’est une certitude, mais on peut être plus l’un que l’autre. C’est sur ça qu’il faut réfléchir.

N’oubliez pas que l’extrême peut être un concept, mais ne peut être conçu.