Les Bottines

Les Bottines : « On y avait pensé avant, mais on s’est vraiment lancé que très récemment »

Le P’tit Rennais est allé interviewer l’un des créateurs et fondateurs d’une association, tout ce qu’il y a de plus rennais. Son nom : « Les Bottines » ; son but : promouvoir la scène Garage, Rock’n’Roll, Punk77, Rhythm & Blues à travers l’organisation de concerts et Dj’sets sur le bassin Rennais.


Dans un premier temps, pourrais-tu me présenter ton association ? 

 « Les Bottines » c’est une asso qui a été fondée avec mon initiative et celle de Laurent Bigeard. Elle est assez récente, début 2017. On y avait pensé avant, mais on s’est vraiment lancé que très récemment.

Pourquoi du coup ? 

Parce qu’on avait besoin d’un renouveau musical, on va dire sur Rennes. On était sur des années où certaines asso perdaient un peu de souffle, comme « BananaJuice » ou « Le Twist Komintern », qui réalisent moins d’événements qu’avant, et du coup, on était un petit peu en manque de concerts, dans nos goûts en tout cas. On s’est dit, tant qu’à faire, au lieu de se plaindre, autant le faire par nous-même et c’est ce que l’on a fait, on a monté notre asso. Bon, c’est monté assez vite et il y a pas mal de gens qui ont voulu travailler avec nous. Il y a Laura Bauer qui nous a rejoints, Morgan Lacour et Jérémie Faludi. On essaie d’organiser ça tous ensemble, on ne se prend pas trop la tête, on n’a pas de postes définis, tout ça, c’est un peu au feeling.

C’est ambiance « bon enfant » comme on dit.

C’est exactement ça. 

Pourquoi avoir choisi le nom « Les Bottines » ?

Alors, « Les Bottines », c’est un trip plutôt entre moi et Laurent. C’est une façon de nous saper. En fait, c’est un peu un clin d’œil global à la façon dont se sapent les rockeurs. Voilà, les bottines, c’était marrant, c’est assez caricatural. 

C’est aussi assez original surtout. Quel est son but ?

Donc le but de l’asso c’est de promouvoir un petit peu la musique Rock’n Roll, Garage, Soul Rhythm & Blues sur le bassin rennais. Et puis, de profiter un max, de faire des concerts, faire la fête.

De pouvoir faire aussi découvrir votre univers à des personnes qui ne sont peut-être pas forcément de cet univers-là aussi.

Oui forcément. 

Comme tu l’as dit plus tôt vous êtes jeunes, vous avez déjà des projets pour l’avenir, concret ou pas ?

C’est vrai qu’on vit assez au jour le jour, enfin plutôt au mois. On n’a pas des gros projets de malade sur l’avenir. Nous, ce que l’on veut, c’est juste que ça fonctionne déjà, qu’on remplisse nos événements. 

Faire quelque chose de solide avant de se lancer dans quelque chose de plus gros ? 

Tout à fait, après certains ont peut-être des ambitions un peu plus évoluées. C’est vrai que l’on aimerait bien par exemple si on y arrive, créer un petit label. Mais bon, ce n’est pas à proprement dit en projet, c’est vraiment des idées, des choses que l’on aimerait faire, mais pas encore à titre de projet, on va dire.  Mais, il y a déjà une petite idée sur la suite. On y pense.

 

Vous êtes dans l’organisation de concerts, quelles sont pour l’instant les principales difficultés que vous avez pu rencontrer ? 

Les finances, parce que forcément, on part de zéro et il faut bien que la caisse se remplisse. Donc sur un événement où l’on ne fait pas les entrées, eh bien, c’est de notre poche. Mais ça, c’est le problème de toutes les assos, ce n’est pas un milieu qui permet une certaine stabilité financière. Faut bien calculer nos événements, il ne faut pas que l’on promette trop. Mais bon, en même temps les artistes faut bien les payer. Du coup, c’est principalement ça, essayer de ne pas être en déficit, au-delà de ça, on n’a pas vraiment de difficultés, on s’amuse, ça nous amuse de faire ça et c’est plaisant.

 

C’est également les problèmes liés aux aléas des concerts, l’organisation pour faire dormir les artistes, etc.

Oui, aussi. On gère tout jusqu’au fait de faire dormir les artistes quelque part, on essaye de leur trouver à manger, de quoi les accueillir. C’est d’ailleurs l’une de nos plus grosses tâches, on va dire. Et, derrière, c’est faire les entrées, les concerts, etc. Ce n’est pas non plus compliqué.

 

Comment définirais-tu la scène que vous proposez ? Rock’nRoll ? Rock Garage ? Rockabilly ? Un petit peu de tous ces univers-là ?

On n’englobe pas forcément tout ce que l’on pourrait différencier comme Rock’n Roll. Nous faisons en fonction de nos affinités, c’est très vaste si tu veux dire Rock ou Rock’n Roll. Voilà, nous, on a des préférences musicales, il y a d’autres assos sur Rennes qui ont des courants aussi Rock’n Roll mais qui sont aussi différents. Je peux citer Beating Recording par exemple, qui sont très accès Garage actuel (récent), donc, là, toute la nouvelle scène Garage. Du coup, on se porte un peu plus sur des groupes Rock’n Roll « classiques » même si on fait aussi sur du Garage récent. Mais, on a des influences un peu plus 60’s, après on aime bien le Punk77 aussi. De toute façon, c’est à l’oreille, ce n’est même pas une question de style, c’est vraiment des groupes qui vont nous plaire. On écoute tous les groupes qu’on nous envoie, et puis c’est vraiment au feeling quoi. C’est en fonction des goûts de certains quoi. Après, Laurent fait beaucoup dans la sélection, car il a une grosse oreille, c’est lui qui est le plus passionné d’entre nous en tout cas à ce niveau-là donc il est de bon conseil. Il a de bons contacts aussi, donc ça aide à bien définir ce que l’on veut faire et ce que l’on va faire. 

 

Pourquoi avoir choisi cette scène-là ? 

 C’est au niveau des goûts, et puis, de toute façon, depuis qu’on est mioches. Le déclic ça a été vraiment l’adolescence, les premiers groupes. J’ai rencontré Laurent au collège, mais c’est vraiment au lycée les premiers groupes de rock, toutes ces influences-là. La découverte de l’association BananaJuice, très important dans notre cheminement parce que c’est leurs concerts qui nous ont amené à découvrir le Rock’n Roll, le Garage Rock… A la base, on était très formatés groupes « connues », on a commencé avec les « Ramones ». Bon, c’était pas si populaire que ça à l’époque mais c’est quand même un groupe très connu. Et, petit à petit, ça nous a ouvert vers d’autres voies et un milieu qu’on essaie de perpétuer à travers notre association. 

Peux-tu me décrire le cheminement d’un projet de A à Z ? Votre fonctionnement.

 C’est simple, soit on va vers un groupe qui nous plaît et on leur propose s’ils ont une tournée ou une date qui souhaiteraient faire à Rennes, donc ça s’enclenche à ce moment-là. Soit, c’est des groupes qui nous contactent, on se consulte et on se concerte pour savoir si ça plaît à tout le monde et si on les fait jouer, la première étape (prise de contact via Facebook ou mail). Après validation de tout le monde, on va aller trouver un endroit, contacter les bars. Nous, c’est simple, c’est ou Melo (Melody Maker) ou Bar Hic, Penny Lane occasionnellement, et nos gros évents, on les fera au Mondo Bizaro si on en a l’occasion. Une fois la validation du bar, on a négocié avec le groupe le cachet qu’ils veulent pour essayer de voir combien d’entrées il faut que l’on fasse, etc. Ce qui joue aussi sur la sélection du bar, parce qu’il faut savoir que les bars ont un nombre maximal d’entrées. Soit, on fait payer très cher l’entrée, soit, on prend un bar avec beaucoup de contenance. Bref, une fois cette étape validée, on trouve en général, soit une première partie, soit un Djset pour accompagner la soirée, la compléter, ou les deux même des fois. On organise l’accueil des artistes, chez qui ils dorment. En général, c’est chez nous, on peut leur prendre un hôtel ou quoi, mais en général, c’est à la maison.

 

C’est bonne ambiance aussi, ça fait partie de l’ambiance « Rock’n Roll », à la bonne franquette. 

C’est ça, pour le moment, c’est principalement chez moi ou chez Laurent que ça pionce. J’ai hébergé notamment « The Nobels » et « Os Noctambulos » sur les derniers évents et ça s’est très bien passé. Petit dej’ anglais tout ça. C’est marrant, ça met un peu des dynamiques nouvelles, et puis, ça fait voir du monde à pépette (la chatte) (rire). Une fois que l’on a géré ça, il nous reste plus qu’à arriver au bar avec un pack de bière pour les artistes en loge, de quoi manger, et go.

 

Si tu pouvais me donner le Packaging du rockeur ça serait quoi ? 

(rire) Le starter pack c’est ça ? Je serais tenté de dire une belle paire de bottines. (rire). Puis… qu’est-ce que tu veux que je te dise… Je ne sais pas, je voyais le truc genre la paire de bottines, le petit jean avec le petit perfecto en cuire, la casquette si jamais on a envie, et puis la bière à la main quoi, surtout. (rire) Faut faire attention, ça peu vite tourner au hipster cette histoire.

 

Au niveau de l’ambiance des concerts, peux-tu me décrire l’atmosphère qu’on y retrouve ?

Ça va dépendre des endroits. Disons que l’on a plusieurs lieux où l’on organise des concerts on va dire qu’on a un fief, ça c’est le Melody Maker, c’est un peu la maison, le QG bottines. Là, on se sent plus à l’aise pour organiser des concerts, où l’on a vraiment commencé. Ça nous a permis de nous lancer, l’équipe est super et ils nous ont vraiment facilité les choses et ils ont un très bon accueil. Je sais pas comment expliquer l’atmosphère.

Faut y aller pour le voir.

Oui et puis ça dépend aussi des concerts, des groupes que l’on fait venir. Y’a plusieurs styles, ça peut être très dansant, ça peut pogoter… Entre un groupe de Rhythm & Blues Soul et un groupe de Punk77 forcément l’ambiance change et le public aussi, mais c’est ce qui nous plait dans tous les cas, c’est un univers global. C’est l’univers rennais des concerts, de la culture, et les gens sont présents même si, en ce moment, il y a un léger frein ; il y a un peu moins de monde aux concerts mais ça va revenir petit à petit avec les beaux jours. Il y a une belle dynamique à Rennes et du coup l’ambiance est là. C’est l’ambiance rennaise surtout, les groupes l’aiment bien en tout cas, on a des bons échos par rapport à ça et ils aiment bien revenir à Rennes donc c’est cool. 

Un p’tit mot pour Le P’tit Rennais ? 

Merci Le P’tit Rennais de s’intéresser aux Bottines. Sans oublier les autres assos qui nous ont motivés (Beating Recording, Le Twist Komintern, BananaJuice).

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