Lomepal x Fixpen Sill : Arrête-nous si tu peux !

Les arrêter? Jamais. Parce que personne ne peut les stopper. Puisque la température ressentie dans l’atmosphère dépassa les 1000°C. Mercredi 30 Janvier, le Liberté fût brûlant. En totale ébullition, un show spectaculaire s’offrit à nous.


Lumières vertes dans toute la salle. Le public se tut. “Rennes vous êtes chauds ou quoi !???” Avec Vidji et Kéroué, pas le temps de dormir. Un style sportswear soigné et efficace: le combo bonnet-doudoune sous lequel on aperçoit un tee-shirt Obey pour l’un et casquette, lunettes, veste camouflage pour l’autre. Un sweat orange éclatant Carhartt. On valide les choix du styliste. De retour au bercail, ces finistériens introduisent leur prestation avec le titre phare « Après moi le déluge ». Une pression acoustique absolue, les décibels s’emballent et la foule passe un moment divertissant. Le climat est salubre hormis les basses qui viennent couvrir parfois les voix des artistes. Face à un public débordant de vigueur, ces talents s’écrivent « Ne jamais sous estimer les bretons ! » Soit, quelle question. Une demie heure pour étinceler au Liberté avant l’arrivée du divin homme pâle. « La semoule balance la suivante ». Toutes les mains se lèvent en l’air grâce au DJ aussi effréné que le public. « Faire de la bonne cuisine, c’est sacré comme le catch au Mexique » ainsi que la musique répondrait-on à leur punchline. Et pour ça, on leur décerne une étoile. « C’est quoi les bails ? Hey ! » Des rayons lasers traversent toute la salle. « Bouillants pour la suite ? Ce matin en me levant, je savais que ça allait être le bordel » poursuivent-ils. Ils lancent alors les hostilités en séparant le public. « Je suis taré comme Jim » – « Carrey » donnent la réplique les spectateurs. On ressent la complicité entre eux. Quand l’un scande « on n’oublie rien », l’autre le chambre, « on dirait un guerrier qui dit ça ». Pour finalement nous lâcher un adorable « z’êtes trop beaux Rennes. » Et vient l’heure de l’exclu Attila interprétée début janvier sur Skyrock avec Lomepal. Aïe aïe aïe, encore trop de basses. Et on attend toujours Caballero & Jeanjass. « Vous avez tenu votre réput’. A bientôt » nous quitte Fixpen Sill.

Tel un gladiateur vénéré dans un amphithéâtre romain, la foule attend avec impatience la vedette adulée. Des spectateurs scandent « Antoine » en coeur. Et là…… la foudre frappa le Liberté. Une entrée détonante. Des bruitages impressionnants emballent le rythme cardiaque de la foule. Hystérie générale: « Antoineeeeee » et claquements de mains. Des frissons nous traversent quand le public commence à chanter avant même que l’artiste ne prenne le micro. Il danse. Sa voix est stupéfiante, encore plus incroyable qu’en studio. On est béat devant tant d’authenticité. « Vous êtes méga chauds comme d’habitude ». Il se livre à nous, sans détour et sans fioritures. Deux mois après la sortie de Jeannine, des lumières chaudes embrassent nos visages quand Lomepal interprète Mômes. Yassine Stein l’accompagne alors sur l’estrade pour un featuring à ne plus savoir où donner de la tête. « Comment ça se passe à Rennes ? » La scénographie est hypnotique tant elle nous paraît phénoménale. Une sphère d’un bleu électrisant se déploie sur scène et pivote telle l’allégorie d’un monde qui se mouve. C’est alors qu’une sorte de filet est débobiné sur scène. Prouesse technique qui attire notre curiosité. Mais qu’est-ce donc ? Lomepal se positionne derrière. Et c’est finalement la projection de Jeanjass qui nous apparaît pour un feat surréaliste. C’est stratosphérique. Sa régie nous emmène tout droit au paradis. La sphère tourne pour se placer juste au-dessus de sa tête, comme une auréole. Sa gestuelle est parfaitement maîtrisée. La rage enfouie au fond de lui nous procure des sensations insaisissables. Il incarne la passion du chanteur seul sur scène, comme une sorte de Brel contemporain. Il nous parle à cœur ouvert, comme si nous étions une sorte de thérapie pour lui: « ma famille me reproche souvent d’être sans filtre (…) Mais je parle de choses que je vis ». « À vous Rennes ». Chorus « beau la folie » par le public.

« J’accepte enfin ce que je suis, et c’est en partie grâce à vous. Et ça m’émeut tellement quand vous le chantez avec moi. On va le re-chanter une fois ensemble. » Ses paroles sonnent vraies dans l’esprit du public, qui se sent privilégié et choyé.

Et pour La vérité, un nouvel invité tout autre qu’Orelsan. Le filet se déroule à nouveau. Une prestation cousue main: aucun problème de synchronisation, on est en symbiose totale. Petite private joke dont seul Aurélien a le secret, quand il nous confie pourquoi il n’aimait pas Lomepal (NO SPOILER! On laisse la surprise pour ceux qui irait voir Lomepal prochainement en concert).

L’artiste traverse alors le public. Un pianiste prend alors place sur scène. Lomepal retire sa casquette. Il nous livre une magnifique version acoustique de Tout lâcher. Puis nous lance un “ça ne vous a pas trop endormi?” Il nous confie ensuite son amour indéfectible pour la batterie “moi ça me rend zinzin. Donc encore un morceau de et avec les mecs de Fixpen Sill”. Dans un autre registre, les yeux de Lomepal nous ont dit beaucoup de choses et ont trahi une profonde sensibilité.

C’était vraiment beau Rennes, j’en ai les larmes yeux.”

Merci Lomepal.

Written By: Jade Ropers

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