Mais bordel, imaginez !

Alors que je me rendais dans mon supermarché favori il m’est arrivé quelque chose de dingue : une inspiration folle d’écrire sur mon sujet préféré : l’imagination. Vous savez, cette substance qui irrigue votre cerveau et qui vous permet de vous échapper lorsque le ciel est gris et le moral au plus bas. On va parler de ça aujourd’hui, mais surtout de sa mise à mort.


Accroché au mat du néant, nous, petites boules de chair, nous nous gargarisons de tout savoir. Sans aucune preuve tangible de la véracité de nos connaissances. L’univers n’est pas rationnel, il sera toujours quelque chose de vaste et inconnu. Croire tout savoir sur tout c’est courir à sa perte. Celui qui avoue ne pas savoir fait un pas de plus vers le bonheur. Nous ne sommes rien, tous les actes de nos vie n’ont aucune importance. La seule chose qui compte dans tout ça c’est notre façon de les percevoir. L’importance que nous donnons, nous, aux choses qui nous entourent. Et c’est de ça que j’ai envie de parler. Si tu as capté ce délire tu n’as plus à t’inquiéter. Détache toi de ce que tu penses être un problème. Pour ça, il faut de l’essence au moteur : de l’imagination.

Parce que qu’est que c’est l’imagination au fond ? Nous nous posons la question mais pouvons nous vraiment y répondre ? On ne sait déjà pas comment fonctionne notre cerveau, cette mer intérieure qui se déchaîne sous notre crâne. Voici l’arrogance de l’être humain dans toute sa splendeur. Enfermé dans sa bulle de rationalité technocratique et scientifique, il décide à son bon gré de détruire ou de construire sans pourtant comprendre. Combien d’êtres vivants avons nous tués sans les avoir connus ? Les fonds marins se tapissent du sang des cadavres que nous engendrons.

Bref, l’imagination selon moi est la capacité de conceptualisation. C’est notre propension à pouvoir concevoir quelque chose qui n’existe pas avec des éléments de notre réalité, de notre vie, de notre cognition. Nous ne sommes jamais allés sur Mars ou sur Venus mais nous pouvons imaginer comment cela s’y passe. L’imagination est le plus grand pouvoir que l’être humain a. Avec cela on peut tout faire, il est très important de l’affûter, comme le katana d’un samurai, c’est notre seule arme contre l’adversité. C’est un acte quasi militant de vouloir approfondir son imagination. Celui qui imagine peut concevoir des alternatives à notre système idéologique actuel. Et cela fait peur à certains. Si notre société est toujours debout c’est aussi parce que beaucoup de gens pensent que l’on ne peut pas faire mieux. Les choses ne changeront pas car nous avons mis plus de 2000 ans à en arriver là. C’est comme une évolution logique. Sauf que tout ceci est faux bien sûr. Nous avons été conditionnés depuis tout petit à devoir penser comme ça. Nous avons été labellisés. Nous avons été dépossédés de notre liberté d’imaginer. Et voici la plus grande catastrophe de notre siècle et même de ceux d’avant. Nous sommes en train de détruire l’imagination. Ce qui fait de nous des êtres humains, notre essence divine est en train de se faire vampiriser, sacrifiée sur l’autel de la décadence capitalistique.

Pour m’être penché en profondeur sur les idées de conditionnement, de stimuli, d’aliénation, j’ai dressé un constat clair. Nous réfléchissons de moins en moins, car on le fait à notre place. Notre capacité d’esprit critique est remplacée petit à petit par une soupe tiédasse d’opinions peu cohérents et souvent totalement faux car coupés de leur cause. Passons. Cela est mis en place dès le plus jeune âge en nous imposant des outils qui vont totalement biaiser notre façon de concevoir le monde qui nous entoure. Je bosse dans une école à côté de mon poste au P’tit Rennais. Il m’est souvent horrifié de voir le peu de marge d’action qu’a un enseignant. Totalement assommé par un cahier des charges obligatoire à remplir, sous peine de sanction comme une mauvaise note. Les enfants sont alors labellisés à penser d’une certaine manière. Voici le premier crime, l’imaginaire devient alors empoisonné jusqu’à la racine. Il faut alors par la suite une grande force d’esprit pour pouvoir se nettoyer le cerveau de toutes les ignominies que l’école nous fait intérioriser (Il y a des forts, des faibles, une certaine vision de l’histoire de la France qui frôle la propagande… pour ne citer que ça). Force que l’on va faire en sorte de faire oublier. La suite du procédé d’aliénation que notre société met en place dans notre tête est basée sur deux points très clairs : la facilité et la rapidité. Tout est accessible rapidement et facilement. Cela nous rend paresseux et égocentriques. Nous ne faisons plus l’effort de faire des efforts. Pourquoi aller au marché alors que je peux faire mes courses sur internet ? Pourquoi marcher 3h dans les montagnes alors que je peux me rendre au même endroit en voiture en 10 min ? Ce gain de temps et d’énergie a surtout pour effet de nous appauvrir mentalement. Pourquoi cela ?

Car l’énergie et le temps gagné c’est aussi de l’expérience perdue. Une expérience qui nous aurait permis de réfléchir sur notre façon d’agir. Parfois les chemins les plus longs sont les meilleurs car ils nous permettent d’apprendre plus sur nous-même. Chose que la société ne veut surtout pas car cela affûterait notre faculté de conceptualisation, donc notre imaginaire. Avez-vous suivi ? J’avoue que cela reste un peu abstrait. J’espère que certains auront suivi. Ce qu’il faut juste retenir c’est : pensez par vous même, réfléchissez, imaginez des mondes incroyables, plongez vous dans la lecture. C’est un acte de rébellion indéniable. MAIS BORDEL IMAGINEZ ! Ne laissez pas ceux qui dirigent vous voler la seule chose qui vous reste, votre royaume intérieur. Ce vaste conglomérat de fantasmes et d’expériences qui forme l’engrais de votre psyché personnelle.

Written By: L'Hermite Sombre

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