MANIFESTATIONS CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES : LA JEUNESSE SE MOBILISE [1/2] 

En ce mois de février,  les mobilisations contre la réforme des retraites se multiplient à Rennes. Deux grandes manifestations étaient organisées le mardi 7 et le samedi 11 février.  C’est au tour de la jeunesse de monter au créneau où les étudiants et lycéens se mobilisent en grand nombre. Retour sur une semaine chargée en mobilisation du côté de cette jeunesse.  

Depuis plusieurs semaines, les lycéens de Rennes se mobilisent en bloquant leur lycée et en participant massivement aux différents rassemblements prévus afin de protester contre la réforme des retraites. Seule l’université de Rennes 2, immense symbole du militantisme rennais, manquait à l’appel. C’est alors que l’Union Pirate (syndicat étudiant majeur de l’université) annonce une réunion publique prévue le lundi 6 février à 12 heures dans l’un des grands halls de l’université, avec en prime la présence de Louis Boyard (LFI), le plus jeune député de l’assemblée nationale. À la suite des interventions de Louis Boyard ainsi que celles des différents membres de L’Union Pirate, les étudiants votent le blocage de l’université.

C’est alors que plusieurs centaines d’étudiants s’emparent du mobilier des salles de classe des différents bâtiments afin de barricader les entrées de ces derniers. À la fin de l’après-midi, l’université de Rennes 2 est entièrement bloquée et les étudiants sont quant à eux galvanisés et prêts à participer à la manifestation du lendemain.

Ce blocage de Rennes 2 a permis par la suite de lancer de nombreux mouvements au sein d’autres universités de France avec plus d’une quinzaine d’universités bloquées dans tout le pays. Durant l’assemblée générale de Rennes 2 du mercredi 8 février, cette journée de blocage sera définie comme une immense réussite avec en prime un record de mobilisation que Rennes 2 n’avait pas vue depuis près de 15 ans.

Le mardi 7 février aux alentours de 11 heures, les cortèges de Rennes 2 et de Sciences Po ainsi que les cortèges lycéens de Zola, Descartes, Bréquigny, Jean Macé, Victor Hélène Basch, Joliot-Curie ou encore Châteaubriant  (tous ces établissements étant bloqués ce matin-même) se hissent en tête du cortège de la manifestation . C’est alors que débute une longue marche menée par le cortège de tête composé essentiellement d’étudiants, suivi de près par le cortège lycéen. De nombreux chants de revendications émanant de cette jeunesse retentissent dans les rues de Rennes durant cet après-midi.

Mais alors, pourquoi une si grande mobilisation du côté de la  jeunesse ? Nous avons interrogé Nathan Gougeon, fondateur de l’union pirate lycéenne à propos de cette question, voici sa réponse : “Nous sommes là tout d’abord pour apporter notre soutien aux travailleurs car ce sont en premier lieu ceux qui vont être touchés le plus rapidement par cette réforme. Toutefois, cela touche aussi la jeunesse indirectement car cette réforme entraînera dans le futur une précarisation de nos propres parents qui ne seront plus aptes à exercer leur métier et une réinsertion au-delà de 60 ans est quasiment mission impossible. La maigre retraite qui leur sera attribuée ne sera donc même plus complète. De l’autre côté, ces mêmes ainés qui n’auront plus les capacités d’exercer leur métier au-delà de 60 ans seront mis en concurrence avec les jeunes sur le marché du travail, alors que nous sommes déjà aujourd’hui très loin du plein emploi. Cette réforme des retraites rentre aussi dans cette volonté du gouvernement de précariser la population et donc la jeunesse. C’est ce que l’on voit dernièrement avec la non-adoption de la proposition de loi sur les repas à 1 euro pour tous les étudiants, l’immense majorité des votes en défaveur de cette proposition émanait de la majorité présidentielle. C’est aussi très important que la jeunesse se mobilise car dans l’histoire de chaque grand mouvement social, la jeunesse a toujours été le point de bascule. C’est donc le moment de se mobiliser massivement et de montrer au gouvernement qu’on ne se laissera pas faire et c’est exactement ce qui se passe à Rennes en ce moment.”

Anaël Le Floch