MØME : « Ma musique est destinée à faire voyager » [RENCONTRES TRANS MUSICALES]

Suite et fin des interviews durant les Trans Musicales. Pour terminer, un artiste d’exception : Møme. Ce dernier a accepté de répondre à nos questions, lui qui cartonne actuellement avec son titre Aloha, extrait de son album Panorama. 


Pourquoi avoir choisi le nom Møme? 

Au départ, l ‘histoire du nom « Møme » c’est avec un pote. On faisait de la musique ensemble et on était un peu insupportable, car en soirée on ne ne se sociabilisait pas du tout, on préférait faire de la musique. Les gens disaient : « arrêtez de faire les momes ». J’ai continué avec ça par la suite. 

Aucun rapport avec ton enfance alors…

Non pas vraiment, mais quand tu fais de la musique tu es un peu comme un mome dans le sens où tu oublies un peu tout ce qui se passe autour. C’est assez naïf comme démarche mais ce principe  fonctionne avec ma musique.

À quel age as-tu commencé à produire ?

Au départ, j’ai commencé par être musicien. Je faisais du piano, j’ai toujours eu un goût pour la composition. Quand je pratiquais le piano classique, je les réadaptais comme moi je les entendais, ça ne plaisait pas forcément au prof, j’ai du arrêter le conservatoire aussi tôt. Après j’ai commencé la guitare et par la suite j’ai découvert tout ce qui est séquenceur, looper… J’ ai commencé par des looper analogique après je suis passé sur Ableton, Logik et Protulse. Je me suis mis à fond dedans, j’ai regardé à mort les tutos. J’avais aussi un groupe de rock du coup je fréquentais beaucoup d’ingénieurs du son. Pendant les sessions studios, j’étais fixé derrière l’ingé en mode : « comment on fait ceci, comment on fait cela » et j’ai appris comme ça.

Avant de sortir ton album « Panorama » le 25 Novembre, tu avais 4 EPs sous la main. Cependant, il y a eu un titre qui marqué ta carrière c’est « Aloha ». Comment s’est déroulé la collaboration avec la chanteuse Merryn Jeann ? 

Merryn Jeann, je l’ai rencontré en Europe. C’est super bizarre car j’écoutais un groupe australien qui s’appelle Tora, avec qui elle a composé le titre « Overcome ».  Au même moment, elle m’envoie un message sur Instagram car elle cherchait à faire des collabs et moi j’avais l’instrumental d’Aloha sous la main. Je l’avais déjà joué en live, et ça fonctionnait bien. Pour moi, il manquait quand même une voix. Quand elle m’a proposé la sienne je me suis dit : « ça va matché ». Elle m’a envoyé une première version qui était complètement différente de celle d’aujourd’hui. J’ai fait des mesures de voix, on a revu tout ça ensemble et ça a donné Aloha. Et depuis on est devenu très bons amis. 

On a refait « Why is It », qui est dans le projet Panorama. On a également d’autres projets en commun. 

La plupart de tes collaborations se transforment souvent en amitié ?

Je résonne beaucoup comme ça, je ne fais pas de la musique avec des inconnus. J’ai besoin de connaître un minimum et de garder contact avec les personnes avec qui je collabore, c’est important.

Panorama, tu l’as composé principalement en Australie. Tu voyages beaucoup ? Est-ce que tu composes souvent sur la route ? 

Je ne suis pas un gros globe trotteur non plus, mais à chaque fois que je pars dans un pays, je prends un sac-a dos en mode « freestyle – beatmaker ». En Australie, ça été un peu plus construit que ça, car  j’ai acheté un van dans l’objectif de faire un tour du pays comme la plupart des touristes. J’y ai construit mon home studio et j’ai composé l’album sur la route. Sinon, je suis parti récemment aux Etats-Unis pendant deux semaines pour finaliser un projet. C’était ma première expérience sur la route mais il n’y avait pas de tournée. L’année prochaine, il y aura une vraie tournée et encore d’autres compositions sur la route.

Si tu avais un pays à retenir dans tes voyages, ça serait lequel ?

Je suis allé à Nouméa (Tahiti) en Août. J’ai fait deux concerts là bas. J’ai été vraiment surpris de l’accueil, de la culture, des gens… c’est comme un paradis. J’espère voyager un peu partout dans le monde, j’ai vraiment adoré ce rapport avec la population mais je ne suis pas resté assez longtemps pour vraiment rentrer dans la culture. 

Récemment, tu as joué en Live tout en haut de la tour Eiffel, ça devait être génial… 

C’était juste ultra fou ! On m’a dit une semaine avant le live : « Il faut que tu fasses une heure de musique, avec des compositions originales. » Pendant une semaine, je m’y suis mis à fond. C’était tellement un truc énorme que si j’avais un problème technique, c’était gros lynchage (rires). J’avais quand même de la pression. Symboliquement c’est ouf, j’ai été le seul à faire ça. C’était un réel plaisir, j’avais une vue incroyable sur la ville de Paris, il faisait super beau…

Tu as eu d’autres propositions de ce type ?

Non c’est pas super commun. Pour le live à la Tour Eiffel, c’est la boite Le Cercle qui l’a organisé.  Ce genre de concept, c’est leur identité et ça colle parfaitement avec ma musique. J’avais déjà fait une vidéo en face à l’Opéra de Sydney, personne n’avait fait ça non plus auparavant. J’adore les beaux décors, ma musique est destinée à faire voyager, elle est créée dans des moments comme ça. Dans le futur, je me poserais une nouvelle fois dans un endroit pour faire du son c’est sûre ! 

Pour revenir ton album Panorama, as-tu eu de bons retours ? 

Aujourd’hui, j’ai eu pas mal de bons retours, cependant j’aimerais bien en avoir un peu plus niveau presse pour faire connaître le projet. J’ai toute une tournée l’année prochaine qui servira à défendre l’album, j’ai des propositions assez cool. Dans ma tête, je me dis j’ai fait un album authentique fais la route avec très peu de moyens… Il y a énormément d’artistes qui produisent des albums avec  une montagne de matos. Pour moi,  ce n’est pas ça l’essentiel en musique. L’essentiel est de créer quelque chose d’original avec les moyens que l’on a. Ça fait même pas 3 ans que Môme existe et je suis assez content du résultat. Le but étant de produire de nombreuses musiques en accordant un vrai intérêt pour  chaque musique ça sert à rien de créer si il n’y a pas d’âme. Il ne faut pas avoir peur de se mettre à nu. 

J’étais à ton live hier soir au Parc Expo, c’était super cool. Comment l’as-tu vécu de ton côté ?

C’était un peu tard, ça piquait un peu mais ça l’a fait (rires). J’espère que ça été quand même bien perçu. J’ai été très surpris du public, les spectateurs étaient très réceptifs. Les gens allumaient leurs briquets pendant Aloha. J’ai vraiment adoré.  

Les Trans Musicales ça représente quoi pour toi ?

C’est un putain de festival de découvertes. Franchement, c’est une chance d’y avoir participé. Vu que « Aloha » était un peu connu je sortais un peu du principe des Trans…  Je me considère toujours comme un artiste « émergent » car mise à part Aloha, mes musiques ne sont pas forcément connues. C’est ce style de festival qui marque une étape. Quand on m’a dit : Tu joues aux Trans ». Je me suis dit que c’était le début de quelque chose. 

Tu joues aussi à Panoramas l’année prochaine…

Oui je joue à Pano ainsi que  dans d’autres festivals.

Un p’tit mot pour Le P’tit Rennais ?

Merci les bretons d’être aussi chauds !

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Written By: Le P'tit Rennais

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