Mots zik : tonnerre d’ovation pour sa 12ème édition

Mots-Zik, sous les auspices du dieu de la fête Bacchus, nous a reçu avec passion et générosité. C’était comme à la maison. En toute convivialité et décontraction.


Vendredi, à notre arrivée, des bénévoles en k-way vert ont bravé le froid et la tempête pour nous accueillir dans la bonne humeur

Et ce, avec une bonne dose de dérision. Sous un chapiteau décoré avec soin au moyen d’imitations de 45 tours, de guirlandes de guinguette multicolores et de tables tonneaux, se produisait Job.

Une prestation de velours pour Cats on trees venus remplacer Hoshi dans les dernières minutes. Malgré un second choix, le show a été assuré avec légèreté et sobriété. Tailleurs de rigueur pour ces artistes impressionnants aux ressources indéniables, une femme au synthétiseur nous impressionne. Elle divague avec élégance entre synthé, tambour, violon et même piano! La scénographie est éblouissante. Des lumières de toutes les couleurs nous donnent à voir comme des hologrammes de néon. Un bureau d’époque en guise de piano offre un appui à une jolie lampe qui clignote au son de la musique. Ambiance pop avec “tomorrow”, le tambour fait battre le cœur du public. Juste devant, un papy déguisé en fée avive des spectateurs enjoués. “Chantez un morceau avec moi que je vais vous apprendre,” s’adresse Nina Goern aux spectateurs. “Il est trop simple en fait”poursuit-elle dans un moment de partage singulier. “Ouh ouh ouh, ouh ouh ouh, Can you carry a soul into your heart, Just let’s let them go”. Et voilà, vous l’avez dans la tête.

© David Esnault

© David Esnault

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Après l’avoir quitté sous un soleil de plomb,Le P’tit Rennais le retrouve sous une pluie presque torrentielle. Mais ce temps très contrasté n’a pas empêché Trust de reproduire assez fidèlement son premier show. Une arrivée triomphante avec des roulements de tambours qui accompagne l’arrivée de chacune de ses choristes. Même personnage, même bob, même jogging à la différence près d’une barbe naissante. Une figurine représentant un canard surplombe le public à hauteur d’un mur de son rouge éblouissant. On croirait presque qu’il se moque de nous. Ambiance rock bébé, Bernie Bon voisin dégouline en se donnant au public lors de sa dernière chanson, Antisocial. Puis lâche avec sagesse, “soyez solidaires et surtout restez en colère !!!”

© David Esnault

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Littéralement tombé en amour pour Nasser, Le P’tit Rennais a vu des braises satinées. Nasser a de loin été le gros coup de cœur de la soirée. Une entrée démente, des artistes séduisants, un groupe qui déroge à toutes les règles. Nasser, c’est un univers enveloppant et mordant. Pourquoi choisir entre le rock et l’électro quand on peut faire les deux brillamment ? A la batterie,il chante. Les cheveux gominés, la moustache et la barbe, son allure nous rappelle celle de Georges Clooney en version rockeur. C’est la plus grosse révélation du festival. Ces trois types nous transcendent et se révèlent à nous, où on ne les attendait pas. “Try to get up, but you know you can’t get up”.Pour sûr, avec eux, le réveil est assuré. On aimerait même être réveillé comme ÇA ! Électrifiés jusqu’aux os, Nasser nous transporte dans des univers parallèles avec une scénographie digne de ce nom. Un mur de lumière en pointillés, qui laisse apparaître une bouche dans un clip rouge. C’est lumineux, sensuel et brillant. Des basses, des basses et encore des basses. Chemise rouge et costard noir pour tous. Bouteilles de vin disposées sur scène. On ne demande qu’à les revoir. Parce que l’association parfaite entre rock et électro fût.

© David Esnault

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Et enfin, Synaspon. En préambule, une voix d’embarquement nous laisse entr’apercevoir de splendides contrées. Synaspon nous ramène les douces vibes de l’été. La chaleur, le soleil, les cocktails. En introduction, des notes d’indie, tout en douceur. Puis le set évolue vers des sonorités plus hip-hop, jazz. Voire même disco. Le public est plutôt jeune et réagit bien. Accroupi sur le sol, et “1, 2, 3, 4” jump! Plaisir solitaire pour bon nombre de spectateurs, Synapson a été à la hauteur des espérances qu’ils avaient.

© David Esnault

Samedi Wilko & Ndy ont ouvert les portes du festival.

Dans la descendance des rappeurs qu’on affectionne, 1995 ou encore les Casseurs Flowters pour l’usage du troisième degré, ce duo marseillais salue un public survolté. “On vient de Marseille. Il paraît que vous êtes le meilleur public en Bretagne”. Nombre d’interactivités exalte les spectateurs : “Vous allez bien !? On va commencer à faire des bonds!” Un public de plus en plus réceptif permet l’introduction d’un dialogue plutôt loufoque : “On veut voir du rouge sur vos joues!”, s’exclament-ils. Des refrains entêtants qui parlent aux jeunes générations. Un single exclusif dédié à Mots-Zic “Jour jour nuit” résonne encore les esprits. On signe.

© David Esnault

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Puis, c’est au tour de Moha La Squale de faire son entrée. Des spectateurs très jeunes accrochés aux barrières hurlent dès l’apparition de l’enfant de la Banane. Après avoir assuré le show la veille au Liberté de Rennes, Moha la Squale fait un détour par la case province. Au gré du temps pluvieux, une scénographie tropicale nous projette dans la jungle et nous apporte un peu de chaleur. Un coffre, des palmiers, des pierres, tout yest. Un extrait de Jacques Brel engage le début de son spectacle. Sur scène, Moha arbore un petit chignon et une veste entrouverte qui laisse apercevoir ses abdos. “Bonsoir la mif, vous allez bien ?” Le public termine chacune de ses phrases avec assurance. Avec une once de malice dans le regard, il nous tire volontiers la langue dès que l’occasion se présente. “Allumez tous vos flash la famille” en poursuivant rieur “au bout ils sont têtus !” Des cœurs dessinés avec les doigts, sa générosité et sa reconnaissance sont palpables. Sur les épaules dans le public, puis sur un croco gonflable, ce personnage ne manque pas de spontanéité et de folie. Il profite de son dernier morceau pour remercier avec gratitude les ingénieurs techniques, le catering, son équipe et le festival, “parce que c’est pas moi qui ai fait ça !”

© David Esnault

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Dans les loges, la mascotte du festival a élu domicile et est resté imperturbable malgré les vibrations provoquées par la tempête Moha. Visiblement, Moha La Squale ne lui a pas fait le même effet qu’à nous.

Arrivent alors Hyphen Hyphen, ces trois copains que rien ne semble séparer. Santa,Adam et Line. Leur complicité semble intacte, si ce n’est même renforcée. Il nous procure l’amour et l’euphorie des premières fois. Santa porte un bomber orange et chantonne en s’adressant au public “Tu penses que ça va être fou ?Qu’il va faire beaucoup trop chaud ?” En effet, les gouttes ont perlé sur le front des spectateurs. En guise de tambour, les deux H lumineux. Hyphen hyphen nous a propulsés aux Caraïbes, pour ne pas dire au septième ciel. “Est-ce que vous savez sauter ? Est-ce que vous voulez danser ?” Et baaaam! Remix de Jump Around. “Le record de toutes les dates est battu !” nous flatte Santa. Et poursuit “la prochaine va être parfaite pour ce que vous avez fait”. Les trois à la guitare dans le même temps, l’osmose est saisissante. “Jusque-là, c’est extraordinaire. J’ai vu beaucoup d’entre vous porter les peintures de guerre !”Elle se glisse alors dans le public avec un posca et dessine sur quelques joues deux traits d’union. “Est-ce qu’on peut se diviser en deux ?” La lumière rasante éclaire les visages du public magnifiquement. Le public se divise et saute avec véhémence ! Hyphen Hyphen nous invite enfin à liker leur page Instagram en mettant des emojis pêche, parce que c’est ce qu’ils préfèrent.

© David Esnault

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Lorenzo a eu l’air de paraître abstrait aux plus âgés et pourtant certains se sont laissés aller au spectacle exubérant. Une soucoupe géante sur scène captive les gens. A l’intérieur, Rico assure le show. Lorenzo débarque égal à lui-même avec son bob Pokémon et ses lunettes du futur. Avec sa tenue camouflage rouge associée à des TN tigrées de la même couleur, Lorenzo nous régale. “Ce soir, c’est mon dernier concert de la tournée mamène”. A l’instar de Moha La Squale, le public complète ses phrases.“On est là pour faire quoi !?” – “Du saleeee” répliquent les plus jeunes. Alors que des dragons s’exhibent sur la tenue de Lorenzo, le poto Yro préfère un ensemble de survêt’ jaune poussin. Pour insérer son fameux titre, Lorenzo n’hésite pas à confier qu’il a “perdu sa beurette de luxe”. “Les jolies, faites du bruit”, la salle hurle alors et Lorenzo objecte avec humour “ah ! Y’a beaucoup de mythos”. La chanson suivante, il demande au public, dès lors qu’il dit quelque chose, de répondre, “j’adore, j’adore ça”. Ce qui donne lieu à des scènes plutôt surréalistes où il chante “me bourrer la gueule” et le public répond “J’adore, j’adore ça”. Vient enfin le moment préféré de Rico: “est-ce que vous fumez à fond ? ” où Lorenzo embraye sur son titre.

© David Esnault

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Le P’tit Rennais n’a qu’un mot à dire : merci les Mots-Zik!

Photos par David Esnault

Written By: Jade Ropers

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