« Pour un temps sois peu », un peu de temps pour soi
À l’occasion du festival TNB qui se déroule du 15 au 27 novembre, le théâtre de l’Aire Libre à Saint-Jacques-de-la-Lande a programmé le spectacle Pour un temps sois peu.
La force des mots
Écrit par Laurène Marx, ce texte autobiographique revient sur sa transition, mais aussi sur la féminité. Une féminité imposée et fantasmée par les autres, par des médecins, des psychologues et des endocrinologues majoritairement masculins et cisgenres.
Mis en scène par Lena Paugam et interprété par Hélène Rencurel, le spectacle livre ici une interprétation militante, enflammée et viscérale d’un texte majeur. Déclamés en urgence, les mots de Laurène Marx résonnent dans nos corps comme les ondes d’une déflagration soudaine et brillante. On y découvre une femme endurcie par les épreuves de la vie. Des épreuves imposées par le gouvernement, la santé et la société.
Une mise en scène minimaliste mais efficace
Dans son spectacle, Lena Paugam met en lumière les mots de Laurène Marx avec justesse. La mise en scène est centrée sur l’actrice Hélène Rencurel, dont la colère nous emporte et fait remonter nos cris intérieurs à la surface. Ces cris de rage animés par le rejet et le mépris que l’on nous porte en tant que femmes aussi bien trans que cis.
Pour un temps sois peu nous renvoie à notre propre féminité, à notre condition de femme et à la place dans laquelle la société veut nous caser.
Les femmes : objets de désir et de rejet
Le parcours de Laurène Marx n’est pas sans faire écho à celui de toutes celles qui l’ont précédée dans cette démarche. Elle y raconte l’histoire d’une personne trans qu’elle a rencontrée en soirée, qui a subi de nombreuses agressions au couteau. L’histoire d’une autre, sur qui on a roulé un soir et qui est morte, gisant dans une flaque de son propre sang, seule sur un trottoir désert.
Elle nous confie la dure réalité des femmes trans. Tantôt assassinées, tantôt objets de désir exotique. Tout comme n’importe quelle femme à travers le monde, elles sont fantasmées, humiliées, maltraitées et assassinées. Un point commun tragique que l’on ne peut ignorer.
Lena Paugam, metteuse en scène de renom, revient pour nous sur le spectacle Pour un temps sois peu ainsi que sur la vision de la féminité que le texte de Laurène Marx souligne et interroge.
