Snobe moi si tu peux !

Dans les films, souvent français, les chansons qui passent dans une scène de soirée parisienne, sont toujours de qualité traduction bien référencées. Pour que les personnages puissent fumer leur cigarette au bord de la fenêtre, en repensant à leurs actes manqués ou tellement snob que l’artiste de cette dite chanson pourrait être un invité de Quotidien – l’émission de Yann Barthes. 


Dans ma réalité, les chansons qui passent en boucle à l’heure de l’apéro ne font pas réellement partie des sonorités que j’affectionne, mais davantage des chansons sorties tout droit des radios du type NRJ ou Skyrock. Ces chansons qui sont la raison pour laquelle le snobisme musical s’est développé.

Le snobisme musical c’est tout simplement le fait de mépriser et de juger les goûts musicaux d’une personne qui écouterait soi-disant de la « merde ». En d’autres termes, soit du « commercial » ou des sons trop catégorisés : le métal, la musique celtique, les chants des supporters etc. Pendant longtemps, je n’avais pas d’avis sur le sujet, j’étais un peu la fille qui avait du mal à imposer sa musique dans un environnement social. J’avais certains a priori sur quelques chansons, mais j’étais encore loin de vomir du snobisme dès les premières notes d’une musique susceptible de passer dix fois par jour à la radio. Non, loin de là, je dirais même que j’essayais de m’adapter à l’ambiance générale. Après deux-trois verres de sirop, je n’allais quand même pas faire chier tout le monde. Et puis, j’ai rencontré le snobisme musical en chair et en os, cette personne insupportable qui te regarde de haut en bas quand tu as librement avoué : « « Pour que tu m’aimes encore » de Céline Dion c’est ma chanson préférée ». Comme si t’avais avoué « J’aime bien manger du chat de temps en temps, c’est dans ma tradition ». Tout ça pour dire qu’on n’est jamais à l’abri de se faire snober et de devenir une connasse de snob à son tour.

J’ai été snobée, et j’ai snobé les goûts musicaux douteux de certaines personnes. Mon amour inconditionnel pour Céline Dion, et pour le premier album, puis le deuxième et un peu du troisième album de Justin Bieber m’a complètement décrédibilisé face à ces GRANDS connaisseurs de musique. « Ah ok, c’est pas du second degré ton truc avec Céline ? », non Monsieur, d’ailleurs mon rêve c’est d’aller la voir un jour à Las Vegas. Et puis, je m’empresse évidement de dire que j’adore tout ce qui est « validé » de nos jours, pour un peu contrebalancer mes goûts douteux. En réalité, il n’y a pas cinquante mille personnes qui me méprisent parce que j’adore Céline, au contraire ils trouvent ça tellement surréaliste qu’ils trouvent ça amusant, c’est davantage les personnes que je snob qui me snobent le plus. Étant donné que je suis une quiche en ce qui concerne les musiques actuelles que je juge commerciales (ie. Une musique qui se vend facilement auprès d’un public large et au détriment d’une qualité musicale certaine), les gens sont carrément surpris de savoir que je n’écoute pas Selena Gomez ni Maître Gims.

Alors que je n’en avais rien à faire des musiques douteuses que mes camarades adulaient, en grandissant mes goûts musicaux se sont définis et de là j’ai développé un mépris, mais un mépris inconscient. Comment être méprisante de manière inconsciente ? Tout simplement en grimaçant et en faisant semblant de ne pas connaître le refrain de « Bazardé » de Keblack, ni celui de « Tchikita » de Jul. Voilà, mon mépris ! Simple et efficace.

Et puis finalement, je me suis dit que c’était absurde de juger les personnes par rapport à ce qu’ils écoutent, surtout moi qui commence à sautiller dans tous les sens dès les premières notes de « Sunlight sous les tropiques » de Gilbert Montagné. En y repensant à trois cent fois, comment peut-on juger qu’une note est meilleure qu’une autre ? Que des paroles sont plus profondes que d’autres ? Qui suis-je pour juger ????  (En vérité et en toute objectivité, je pense pouvoir démontrer que l’ « Ode à la joie » de Beethoven est plus stylée que « Tchikita » mais vous avez compris l’idée !!).

Je change donc de cible et préfère mépriser toutes les personnes qui ont payé 8,50€ pour aller voir Camping 3 au cinéma !

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