Tanika Charles : « Je chante pour le public. » [39èmes Rencontres Trans Musicales]

On le dit, Tanika Charles aura été notre coup de coeur de ce jeudi 7 décembre. Fière d’être originaire de Toronto, elle nous livre son vécu, ses émotions, ses questionnements dans son 1er album sorti cette année sur la toile internationale. Intitulé Soul Run, le titre de l’album résume à lui seul la personnalité de l’artiste. Passionnée par l’échange universel que procure la musique, elle a accepté de se livrer aux P’tits Rennais avant sa performance.


Qu’est ce que ça fait d’être ici ?

Je me sens vraiment honorée d’être là. Je n’y crois pas vraiment, j’ai l’impression d’être ici sans y être tellement c’est incroyable pour moi. C’est vraiment spécial.

Est-ce que tu connaissais les Trans Musicales avant d’y être programmée ?

Un ami m’en a parlé en début d’année. Quelques artistes torontois sont déjà venus ici et je n’avais pas réalisé à quel point ce festival est gros. C’est un des festivals les plus importants du monde je pense.

Qu’est ce que tu aimes dans la soul ?

Je pense que c’est honnête, que c’est un des registres dans lequel tu peux être le plus toi même quand tu chantes. Avec toutes les expériences que j’ai vécu dans ma vie, je pense que la soul était la transition naturelle qui est venue à moi.

Depuis combien de temps tu chantes ?

Depuis 2012 je crois. C’est là que j’ai vraiment décidé de faire ma propre musique, d’écrire. Avant ça j’ai chanté pour quelques groupes. Je chante toujours pour un artiste de country et le mélange country / soul est vraiment sympa !

Comment ça s’est passé dans ta tête à ce moment là ? Tu t’es dit « ok c’est bon c’est ça que je veux faire ? »

Ca va sembler bête mais j’étais en train de chanter à Londres pour un groupe de ska/reggae. Quand le chanteur finit son concert et sorti de scène, les gens pleuraient. C’était tellement beau. Il m’a touché en plein coeur. Et je me suis demandé si je pouvais faire la même chose pour les gens. Ecrire à partir de mes propres expériences et réussir à faire ressentir des choses similaires au public.

Si je ne me trompe pas, ton premier album est sorti cette année.

Il est plus exactement sorti à l’internationale cette année mais en 2016 au Canada ! J’avais déjà réalisé un EP en 2012 avant de travailler sur cette album.

Quand ton album est arrivé en Europe ça a été comme une petite bombe, tu as directement été contacté par un label italien. Est-ce que tu t’attendais à ça ?

Non pas du tout ! Déjà sortir mon album au Canada c’est une chose qui me rendait heureuse. Je ne m’attendais pas du tout a être contacté par ce label, Record Kicks. Ils m’ont dit « on adore votre album, on espère pouvoir faire quelque chose avec ». Et à partir de ce moment ça a été un tourbillon de concerts, je chante et c’est superbe. L’album a été récompensé par un Juno Award (l’équivalent de des Victoires de la Musique au Canada) et nominé au Polaris Music Prize. C’est flou car je ne réalise toujours pas ce qu’il se passe pour moi !

Si tu as tout ces prix c’est parce que tu les mérites !

Oh merci ! C’est drôle car je me questionne souvent sur moi-même, voir où j’en suis, garder les pieds sur terre. Il y a des artistes à Toronto que j’adore mais ils ont changé. Et ça c’est ce que je ne veux pas. Je veux rester la plus humble possible. Alors je me confronte souvent à moi-même pour être sûre de ne pas oublier qui je suis. J’essaie de prendre simplement tout ce qu’il m’arrive, remercier Dieu pour ça et continuer.

Comment tu te sens quand tu es sur scène et que tu chantes ?

Je raconte des histoires sur scène. Des histoires sur pourquoi j’écris ces chansons et c’est un moyen de se connecter les uns avec les autres. Car ce qui m’arrive à moi peut très bien arriver aux autres. Performer n’est pas que du plaisir mais j’aimerais vraiment en donner au public. Donc je chante définitivement pour le public.

Combien de temps as-tu passé à réaliser cet album ?

Beaucoup de temps. Et c’était nécessaire. Ça m’a demandé beaucoup de travail.

A la fin de ta biographie il est écrit: « You can’t keep the soul of Toronto down ». Qu’est-ce que ça veut dire ?

Il y a pleins d’artistes incroyables à Toronto. Et on fait du bruit tu sais. On veut montrer au monde ce qu’on peut faire. On n’est pas tant de gens que ça, bien sur on peut aller aux US mais on n’est pas obligé de le faire. Le talent qu’il y a dans Toronto est indiscutable. Il est là. Et on n’a pas besoin d’aller là bas pour se faire un nom. Evidemment, on est vraiment reconnaissant de Drake car il représente toujours Toronto, même Justin Bieber. Le talent est là ! Et c’est ce que veut dire cette phrase, c’est que cette ville fait du bruit, ses artistes sont là !

Quelle est la prochaine étape pour toi ?

Je suis en tournée en ce moment, en Angleterre, Pays Bas et en Espagne. Apres ça quelques semaines de repos pour revenir en France pour un mois ! Je ne peux pas exactement vous dire le nom des villes mais Paris est l’une d’elle ! Et après ça je vais commencer mon nouvel album. Il y aura encore plus de concerts et encore plus de festivals !

Un grand merci de nous avoir accordée un peu de ton temps. On a hâte de voir ton live !

Merci à vous, on se retrouve au premier rang !

Tanika Charles and The Wonderfuls étaient au rendez-vous. Entre émotions fortes et simplicité, l’artiste su nous livrer un live authentique et faire voyager le public au travers de ses histoires magnifiquement chantées. Le public a pris du plaisir… Pari réussi !

Written By: Chloe

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