Visuel de la soirée Tout Schuss © Charly Josse

Tout Schuss : on est retournés sur le dancefloor avec La Tangeante

Le week-end du 18 février sonnait comme un deuxième nouvel an à cet hiver sans fête. Pour les amoureux de musiques électroniques, difficile de choisir sur quel dancefloor faire son grand retour ! En effet, les événements proposés lors de cette reprise se comptaient par dizaines. L’un d’entre eux a su rassembler les foules : la soirée Tout Schuss du collectif La Tangeante.

18h : On enfile les skis

Vendredi, il est 18h. Nous sommes en plein mois de février et cela fait plus d’un mois que tu n’es pas sorti de chez toi. Du moins, que la vie nocturne s’est arrêtée. Vendredi, il est 18h. Tu as sorti ton plus beau make-up, enfilé ta doudoune Wedze et tes lunettes de ski. T’as chaud là-dedans mais tu t’en fiches. Ce soir tu sors, et t’es bien décidé à être le plus beau sur la piste. La piste de danse ? La piste de ski ? Peu importe, tant que tu restes solide sur tes appuis. Tu rejoins les copains pour deux-trois verres annonciateurs d’une nuit sans fin. Ça fait longtemps que vous l’attendiez la Tout Schuss. Quand le gouvernement a annoncé que danser ne serait plus un délit à l’encontre de la santé publique, il a fallu choisir stratégiquement son dancefloor. Un bar ? Un club ? La réponse est devenue rapidement évidente. Quoi de mieux que l’Ubu avec un collectif sans chichi et bien de chez nous !

1h : Décollage sur les télésièges

Il est l’heure ! Les discussions traînent, il y en a un qui a du mal à enfiler ses après-skis et l’autre qui trouve plus ses clés, ah si, c’est bon. Résultat des courses, vous êtes à l’heure de pointe devant les remontées mécaniques et t’es à peu près sûr de louper le premier artiste. En effet, Shifter Pro a déjà passé son tour et c’est Ronod qui est aux platines. Mais ça, il te faudra quelques minutes pour t’en rendre compte. Pour l’instant, tu es trop occupé à retrouver ses sensations qui t’ont manquées. Il fait aussi chaud qu’après une bonne raclette, les lumières t’éblouissent comme des chasse-neige et il y a même un télésiège suspendu au plafond du club. Tout le monde a joué le jeu et tu reconnais même quelques têtes sous les

bonnets de laine. C’est bon, tu peux tendre l’oreille et te mettre en piste.

2h : Piste rouge à pleine vitesse

C’est donc Ronod qui tient l’animation de cette colonie de vacance. L’artiste est un des cofondateurs de La Tangeante, le collectif à l’initiative de cette soirée. Il fait partie de cette génération de producteurs qui remettent au goût du jour les sonorités typiques des raves dans les années 90. Ça tire entre l’acid, la hardtechno et la rave. La ligne mélodique de la TB-303 transporte tandis que les basses te font galoper pleine balle. Et si tu pensais être déjà à plein régime, c’était sans compter sur Flymeon. Cet alien est le véritable coup de coeur de la soirée. Il bouleverse complètement les genres en fusionnant la hardtechno et le métal. Guitare à la main, debout sur les platines, ce type est une véritable rockstar.

4h : La pause au refuge

La soirée se poursuit, tu pensais atteindre le sommet du Mont Blanc avec la tête d’affiche : Clara Cuvée. Mais tu ne sais pas trop d’où ni comment, tu t’es retrouvée dans les backstages à faire des rencontres inattendues. Mais est-ce que ce n’est pas aussi ça les soirées ? Tout d’abord un des membres de La Tangeante, qui t’explique leur vision de la fête. Une envie de se détacher d’une communauté qui peut paraître un peu froide parfois en créant des événements bons délires et grands sourires : voilà l’objectif. Et puis des gens se mêlent à la conversation, dont cette figure de l’ombre qui a à coeur de raconter sa relation à la techno. Véritable garde-mémoire des premières soirées du genre dans les années 80, ses histoires sont un témoignage captivant. L’heure tourne, tu te lèves en espérant apercevoir encore un bout du set de Clara. Mais il est trop tard, les lumières se rallument et il ne te reste plus que cette sensation de contentement qu’on ressent après avoir, enfin, passé une bonne soirée.


Crédits cover : © Charly Josse

Written By: Manon Roussel