Garorock : Chenille et parasol bleu
Le deuxième jour fut plus placé sous le signe de la rencontre. Le réveil dans la tente pleine de boue fut très compliqué. L’envie de rester lézarder et de lire un livre me sort vite de l’esprit. J’entends au loin une fanfare dans le camping ce qui me redonne le moral.
Je m’empresse de m’y rendre et d’assister aux festivités matinales. J’en profite pour observer l’aspect trivial du décor. La veille a complètement changer l’état d’esprit des festivaliers. Sale pour sale, autant le faire jusqu’au bout. Voilà un peu le « leitmotiv » de la journée.
L’esprit bon enfant d’une fanfare me réveille définitivement et me sort un peu de ma condition de festivalier fauché et puant. En arrivant, j’aperçois un Mexicain, Carlos, il vient vite m’accoster, il a l’air encore embrumé par l’alcool. Très gentil il m’invite à danser, lui, sa chenille et son parasol bleu. Ce qui me permet de faire la connaissance de LA rencontre du festival. Un petit groupe de bout en train, déguisé de la tête au pied avec l’accent qui carillonne au fond de la gorge. Me prenant pour l’ami du mexicain, il nous invite à prendre l’apéro sur le camping. En grands seigneurs, ils nous servent rinçage sur rinçage, on se croirait en plein « palombière ». A un point que Carlos s’écroule sur la table, ivre mort, il passera la fin de l’après midi à dormir. Venant d’une ville prêt d’Albi. Je n’arrive pas au départ à suivre leurs blagues, leur vocabulaire, mais je finis par m’y habituer. D’un naturel très jovial et très chaleureux je me rends compte qu’ils ont le sens de la blague facile et de la taquinade. J’en prend sérieusement pour mon grade à cause de mon attachement à la Bretagne. Région qui comme chacun sait, est très austère, les gens font toujours la gueule, tout le monde mange que du beurre et il pleut tout le temps…
Les langues se délient. Ils me racontent leur vie, je leur raconte la mienne. Ce fut un très bon moment, très drôle et très léger.
Nous décidons d’aller faire un tour au tournoi de foot organisé sur le site du camping. Les averses régulières n’arrangent pas l’aspect du camping. La boue reste présente, très présente ! Je remarque au fond du « stade » une scène. Le DJ y jouait de la musique « lounge », un mélange de funk et de house. J’y reste un moment et perd mes petits potes du sud. J’en profite pour prendre un hamburger, cher mais de très bonne qualité.
Je retrouve les gars du camping et fonce aller voir Flatbush Zombies, premier concert intéressant de cette journée. Les gars nous envoie un gros flow bien lourd. Le look d’un des chanteurs et ultra stylisé et me saute tout de suite à l’œil, entre un chaman et un gangster, il magnétise la foule. Pour un concert commencé à 18 heures, ils foutent un gros bazar dans le public et chauffe l’ambiance comme il se doit ! C’était « gavé bien » comme dise les gens de la bas !
Par la suite, je ne suis retourné voir les concerts que plus tard dans la soirée pour assister à la performance de M.I.A.
Ce fut incroyablement bien et en même temps étrangement mauvais. Je n’arrive toujours pas à savoir quoi en penser. Le son était vraiment naze, avec des coupures dans les instrus et des baisses de volumes intempestive, très punissable pour un show de ce calibre. Mais M.I.A à fait le taf. En essayant de faire des slams dans le public et en faisant monter des filles sur scène pour Bad Girl.
Juste après, je suis allé voir Vitalic qui après tant d’année, réussi toujours à concevoir un show ultra stylisé. Je l’ai vu déjà trois fois auparavant et à chaque fois il se réinvente en tentant d’emmener son public dans son univers. On sent qu’il aime ce qu’il fait et qu’il n’est pas là que pour la « zeille ». Je suis par la suite aller voir Mr Oizo mais j’étais tellement fatigué de marcher dans la boue toute la journée que je n’avais envie que d’une seule chose : dormir. Chose dite chose faite.
Ce fut finalement une journée tournée vers le camping et la découverte des festivaliers. Mention spéciale aux très généreux p’tits potes du Sud qui m’ont accueilli à bras ouvert.
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