Vertige : « En tant que DJ, tu transmets quelque chose, et même si ce n’est pas de la magie, tu donnes des émotions, en un instant tu transformes l’ordinaire en extraordinaire. »

On voit Valentin mais on écoute Vertige. On le retrouve la journée après son set au Barexpo, où il commence à se faire connaître grâce à son collectif Prestige. Ses premières sonorités électroniques évoquent le groupe Justice. Il a mixé en plein air, en bar et il va être présent au Made Festival le prochain 24 mai. Cette interview va prendre une structure de scénario. Asseyez vous confortablement et bonne lecture (ou visionnage) !


CAFE – Aprem / JOUR (Rennes)

Il s’appelle Valentin. Il aime la photographie, faire des vidéos et l’audiovisuel en général. Il fait des études d’histoire à Rennes, ville où sa passion pour la musique électronique a commencé. Par ailleurs, il a participé à de nombreuses radios associatives. De ce fait, il envisage de faire une école ou licence qui ait un rapport avec l’audiovisuel.

Un jour, sa sœur lui a acheté Cross, de Justice, qui est devenu « sa première fois », ses premières sonorités électroniques. En tant que passionné de l’histoire, Valentin nous parle de Detroit, de la chute du mur de Berlin, le gros boom de la techno qui est arrivé avant l’acide house. Mais Vertige fait de la tech-house, surtout de la house. Cependant, la new wave de Miel de Montagne a quelque chose qui l’attire aussi.

FLASH-BACK // BAR – Soirée / NUIT (Rennes)

Valentin prépare les sets et est carré dans un premier temps puis il le fait de plus en plus au feeling.

Valentin devient Vertige dès qu’il est derrière les plateaux. Il faut de la musique que tout le monde peut écouter. Il aime être là où il est. Il aime la fête, ce qu’il écoute, ce qu’il fait. Il a l’oreille de DJ, il aime analyser et il adopte une vision très professionnelle face aux autres DJs. Ses platines deviennent le prolongement des ses mains, elles répondent à ce qu’il fait et il ne se laisse pas dépasser par la machine. Il a le contrôle des sons.

Il est le premier à mixer. Il fait très attention aux transitions.

Quand on l’entend, on veut danser. . Son set devient de plus en plus rythmé.

« Il faut savoir passer le bon disque au bon moment, c’est ça le taf d’un DJ, voir ce qui va avant et après. Quand je mixe, j’ai envie de transmettre un truc où les gens se disent ‘ça bouge, j’ai envie de danser’, un truc qui leur donne envie de se lever de leur chaise.»

Dans les sets il est souvent le premier à mixer.

SALON – Soirée / NUIT (Rennes)

Il est dans le salon de chez lui avec ses colocs. Il mixe avec ces derniers. Il se rappelle des souvenirs du lycée, moment où il s’est acheté son premier contrôleur.

« Quand j’avais l’enceinte bluetooth j’adorais faire découvrir et gérer la musique. C’est vachement cool de décider et de partager la musique. »

Maintenant, chez lui et chez les autres, il aime continuer à découvrir et faire découvrir la musique. Il créé, il voit dans les sons qu’il entend de potentiels morceaux à assembler.

Il redevient Vertige et commence à faire défiler les sons pendant 5h. Il adore mixer sur vinyle, c’est depuis son arrivée à Rennes qu’il s’est vraiment mis à mixer même si l’aventure avait déjà commencé il y a deux ans.

FLASH-BACK (Belle Ile en Mer)

Valentin a vécu jusqu’à présent à Belle Ile en Mer. C’est au festival proposé par la ville, Belle Ile On Air, qu’il a découvert le monde des festivals. C’est ensuite avec sa sœur qu’il est allé à Panoramas (ambiance plus jeune), Astropolis (pour les puristes de l’électro), le Made, aux Vieilles Charrues… Cependant, les Trans à Rennes reste son préféré.

CAFE – APREM / JOUR (Rennes)

Valentin a vraiment commencé à mixer de l’électro sur Rennes.

« Il y a déjà beaucoup de collectifs à Rennes comparé à d’autres villes mais ils font énormément de choses ensemble et il y a de l’entraide. On est jeunes, c’est bien de faire des trucs ensemble. Échanger, voir qui est qui. »

Pour lui, Rennes a la taille parfaite, ce qui permet à la ville de rester conviviale.

« Tu peux te faire connaître plus facilement. Contrairement à des villes comme Nantes ou Paris qui ont un côté plus anonyme et impersonnel. »

Et c’est en arrivant à Rennes qu’il a décidé de lancer Prestige.

CAFE – APREM / JOUR (Rennes)

Valentin commence à parler de son collectif. Il avait envie de créer quelque chose pour rassembler ses passions et collectif Prestige est né de ça. Il avait envie de créer un crew, il voulait un collectif autour du skate, un nom. Mais il y a un sens caché derrière le mot :

« Le Prestige est un clin d’œil au film de Christopher Nolan. Tout le monde connaît le mot comme quelque chose de prestigieux, de luxueux, mais ce mot a un autre sens. Un tour de magie est composé de 3 actes. Le pacte, où le magicien montre quelque chose d’ordinaire, l’effet, où il lui fait faire quelque chose d’extraordinaire, et enfin le prestige, l’acte final où la magie opère. »

C’est au prestige que l’illusion se produit. Illusion que l’on retrouve également dans le logo.

« En tant que DJ, tu transmets quelque chose, et même si ce n’est pas de la magie, tu donnes des émotions, en un instant tu transformes l’ordinaire en extraordinaire. »

FLASHBACK Lycée. Salle de cours – JOUR

Valentin dessine un logo sur son cahier. Il ne réalise pas vraiment ce qu’il est en train de dessiner mais il continue à le faire. Il cherchait à donner une identité à ce qu’il aimait faire. Il se rend compte que le mot « Prestige » parlait visuellement quand il dessinait les lettres.

CAFE – APREM / JOUR (Rennes)

Le père de Valentin aimait Hitchcock et il voulait trouver un nom qui colle avec Prestige et Valentin. Vertige c’est une personnage qui aime mixer, donner envie aux gens de bouger.

« La meilleure reconnaissance pour un DJ c’est que les gens kiffent ce que tu fais. Je ne vois pas le temps passer. Je peux mixer pendant des heures. Mon rôle c’est de savoir quand est-ce qu’il faut tel ou tel son. »

Fin.

En attente de la grosse date qui va clôturer l’année scolaire ce 24 mai au Méliès Café entre 21h et 01h, Prestige (et Vertige) fait un appel à projet avec associations et bars pour pouvoir faire des soirées dans des bars partenaires. Il sera sur Brest autour de la fête de la musique pour mixer en open-air pour l’association Nuisance Sonore.

Plus d’info sur @collectif.prestige

Written By: Laura Jones

Journaliste passionnée du septième art et l'espace numérique. Je me balade entre la comm et le storytelling. Créatrice du verbe to hitchco(o)ck.

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