Les Essentiels : Coton Vert (Vêtements & Accessoires bio)
Suite à la crise du coronavirus, les PME/TPE locales sont très impactées, parfois même dans l’impossibilité de travailler. Aujourd’hui, il est nécessaire de se rapprocher des commerçants qui sont près de chez vous, qui contribuent à votre quotidien et au rayonnement de votre ville.
Vu la situation, nous avons décidé, au P’tit Rennais, de recueillir le témoignage de plusieurs entreprises locales, dont on apprécie le champs d’action, les valeurs et les idées. Gérants de cafés-restaurants, salles de concert et de sport, de boutiques vestimentaires, freelance, entreprises éco-responsables sont dans notre dossier : “Les Essentiels”
Le cinquième rendez-vous est pris avec Benjamin Lenoir, fondateur de la marque Coton Vert.
Pourriez-vous vous présenter?
Alors nous, c’est d’abord Benjamin Lenoir, le fondateur de la marque Coton vert. Après 4 années de bénévolat au sein de la boutique Artisans du Monde Rennes, qui promeut le commerce équitable, j’avais envie de participer aussi à démocratiser une consommation plus responsable. Après avoir sondé une communauté de personnes ayant les mêmes motivations, j’ai créé Coton vert, une marque de mode éthique et responsable.
Depuis peu, j’ai recruté Diana qui réalise son master en alternance dans ma petite entreprise. J’avais besoin d’un peu de renfort face au développement de mon projet qui regroupe une communauté qui ne cesse de grandir. Elle se charge de m’épauler sur tous les aspects du marketing et de la communication. Elle a aussi pour mission le développement de notre offre en B2B, sur les marketplaces et dans les boutiques physiques, de Rennes et d’ailleurs !
Décrivez moi votre activité.
On propose des vêtements et accessoires en coton bio, dont le cycle de fabrication mais aussi l’esprit vont à l’encontre de la fast-fashion. Nos produits sont tous des basiques, des intemporels qui permettent de lutter contre une consommation excessive due aux tendances à répétition imposées par ce secteur. Leur production nécessite aussi entre 25 et 50 fois moins d’eau que des articles en coton « classique », afin de limiter leur impact environnemental.
L’impact social de notre activité est également important pour nous. Tous nos articles sont confectionnés au Bangladesh, dans des usines certifiées GOTS. Ce label garantit les conditions de travail des salariés en terme de rémunération, de durée maximale de travail et d’infrastructures. Et pour pousser notre engagement dans cette région du monde, nous avons aussi choisi de soutenir une jolie association Franco-Banglaise, l’ONG Partenaires. Elle vient en aide aux enfants des rues de Dacca, en leur procurant un toit, de la nourriture et une éducation. Nous sommes fiers de reverser 1€ sur chaque article que nous vendons à cette belle cause.
Nous proposons une large gamme de vêtements et accessoires pour femmes, hommes et enfants : des T-shirts, des sweats, des vestes à capuche, des sacs et depuis peu.. des marinières !
Côté fabrication, le coton bio est produit en Inde. La confection s’effectue pour sa part à Gazipur, au Bangladesh, où Benjamin s’est rendu il y un un peu plus d’un an. Enfin, les articles prennent la route de la Bretagne où sont réalisées les dernières finitions : couture des étiquettes, et broderie des logos Coton vert.
Depuis combien de temps êtes-vous installé ici ?
A Rennes, depuis toujours (j’ai 28 ans et j’y suis né). Coton vert a 2 ans et demi. Nous vendons en ligne dans toute la France depuis nos débuts donc pas seulement identifiés « rennais », mais nous faisons (en temps normal) des remises en mains propres pour les Rennais-ses et avons une relation particulière avec nos client-e-s du coin. Nous participons également à quelques événements sur Rennes tout au long de l’année (notamment « Le Brunch des Créateurs ») ce qui nous permet de garder une proximité avec notre communauté rennaise.
Qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce métier ?
L’envie d’entreprendre, d’être indépendant et d’être mon propre patron. Ensuite pour le côté éthique, l’envie de contribuer à une mode et un monde plus responsable et solidaire. Et de partager ça avec une belle communauté de personnes engagées.
Et pour Diana, l’envie de participer à un projet qui ait du sens et qui fasse écho à mes valeurs. Je pense que nous ne pouvons plus aujourd’hui nier les impacts désastreux de la mode sur les Hommes et l’environnement. Il est donc de notre devoir de participer à cet effort collectif d’éveiller les consciences tout en proposant des alternatives à cette consommation effrénée.
On a décidé au P’tit Rennais, de recueillir les témoignages des commerçants locaux. Le Covid a sévèrement touché les TPE/PME. Quelles sont les premières choses que vous avez faites pour réagir à cette crise ?
Chez nous, le confinement a malheureusement coïncidé avec la sortie d’un produit phare : notre marinière. Un sacré coup dur donc, étant donné que c’est l’aboutissement d’un projet initié il y a près d’un an. Nous misions également beaucoup sur ce lancement pour assurer une bonne partie de notre chiffre d’affaire de fin d’année, la période normalement la plus prospère pour nous, commerçants.
On a donc décidé de s’adapter en proposant des précommandes en lieu et place des ventes directes. Cela nous permet d’assurer une livraison plus longue, et d’anticiper au mieux nos coûts de fabrication. Ce format est aussi en corrélation avec notre volonté de proposer une consommation plus responsable, plus réfléchie. Nous avons aussi fait le choix de proposer un tarif de lancement à 39€ au lieu de 45€ pour nos 200 premiers clients, afin d’aider à booster nos premières ventes. En cette période d’adaptation forcée pour tous, les clients semblent y trouver leur compte, et le lancement de nos marinières représente « un bon résultat malgré la situation ».
Malheureusement, nous avons aussi choisi d’arrêter nos remises en mains propres sur Rennes pour tous nos articles. Ces moments d’échanges avec nos clients étaient précieux pour nous, mais pour participer au mieux à l’effort collectif, nous avons décidé à contre cœur d’y renoncer pour le moment.
Est-ce que l’Etat ainsi que les collectivités locales, vous ont suffisamment aidé dans leurs apports financiers pour sauvegarder votre entreprise ?
Heureusement pour nous, nous n’avons pas besoin des aides de l’état. Le covid n’impacte vraisemblablement pas nos résultats. Nous n’avons donc rien demandé à l’état. Nous connaissons malgré tout des difficultés, mais pas forcément économiques (plutôt logistiques, pratiques).
L’état propose le chômage partiel pour les salariés d’entreprises, pensez-vous que ce soit une bonne solution ?
Ça me paraît être un moindre mal en effet. De notre côté nous profitons de l’aide à l’apprentissage, qui couvre une grande partie du salaire de Diana. Heureusement que nous bénéficions de cette aide. Bonne initiative de l’état sur ce point.
Click & Collect, Livraisons à domicile, sont des solutions que vous avez utilisées pour sauvegarder la boite ?
Nous continuons nos envois postaux dans toute la France. Pour l’instant, les remises sur Rennes sont en stand-by par précaution. (car on les juge aussi non « essentielles »). On reprendra peut-être les remises en décembre, si les petits commerces ouvrent leurs portes. Bref, une fois de plus, le covid n’influe pas sur nos ventes en ligne. La livraison est seulement un peu plus longue, car on regroupe davantage nos envois pour sortir le moins possible à La Poste.
Comment voyez-vous les jours à venir ? Pour vous, et le monde de manière générale.
Pour les jours à venir, nous espérons bien sûr un retour plus ou moins à la normale, une amélioration de la situation sanitaire qui permettrait à tous nos amis commerçants de pouvoir rouvrir leurs portes. On espère avant tout revoir nos client-e-s et partenaires rennais-e-s, et idéalement sans masques un jour. Bien que nous ayons conscience que nous allons devoir vivre avec cette situation pour encore quelques mois, si ce n’est plus.
Comment nos lecteurs peuvent-ils contribuer à soutenir votre activité ?
Nous garantissons une livraison avant Noël, alors en cette période de fin d’année, quitte à faire des cadeaux, autant en faire des éthiques non ?
Ils peuvent aussi nous soutenir en relayant notre message sur les réseaux sociaux et en parlant de nous autour d’eux. Des nouveautés arrivent prochainement et nous espérons qu’ils sauront leur faire un accueil chaleureux !
Enfin, notre projet est un projet collaboratif depuis les débuts. Les clients peuvent nous aider en votant pour les produits qu’ils souhaitent que Coton vert lance, directement sur notre site.
Psychologiquement, avez-vous déjà pensé à tout arrêter ?
Absolument pas ! Mais c’est surtout parce que nous avons la chance de peu être impactés par cette situation, et que nous avons désormais une grosse communauté derrière nous, qui nous soutient avec force.
En revanche, nous sommes de tout cœur avec les petits commerces physiques, pour qui la situation est bien plus délicate.. On essaie de les soutenir comme on peut, en faisant nos courses chez eux et en relayant parfois leurs actu sur les réseaux de Coton vert.
Êtes-vous satisfait des annonces d’Emmanuel Macron et du gouvernement ?
Pour être honnête, nous avons, Diana et moi, peu suivi les annonces du président.
Comme on a finalement très bien fonctionné (par chance) pendant les différents confinements, on n’était pas intéressés pour obtenir des aides et pas « nécessiteux » à ce niveau-là. Aussi, nous n’avons pas de boutique physique, donc pas vraiment concernés par les questions d’ouverture/de fermeture…
En revanche, j’ai discuté avec Lola (gérante de Vegestal, une boutique vegan rennaise), qui m’a confié que cela aurait limite plus intéressant pour elle de fermer et de toucher les aides, que de rester ouverte. Car elle ne touche pas d’aide, et reçoit en même temps beaucoup moins de passage. Bref. On n’est pas assez concernés pour dire si les mesures prises sont suffisamment bonnes ou pas.
On laisse les commerçants-e- en difficulté répondre sur cette question. En revanche, pour ce qui nous concerne, on peut dire que l’aide de l’état sur l’apprentissage est une aubaine, et pour le coup, une sacrée bonne nouvelle pour notre projet.
Dans tous les cas, on soutient comme on peut les petits commerces (notamment rennais), que ce soit à titre perso ou par l’intermédiaire de Coton vert.
Une anecdote à nous partager sur Coton Vert ?
Il y a un an (quasi jour pour jour), j’étais au Bangladesh, dans le foyer de l’association Partenaires, que nous soutenons. Un foyer recueillant les enfants des rues de Dacca. J’ai vécu 2 semaines au foyer, avec le staff et tous les enfants. Une expérience inoubliable et riche en émotions. Plus d’infos et les photos du voyage et de l’asso’ sur notre site, rubrique « projet solidaire ». Nous avons une pensée pour eux tous les jours. Heureusement, la situation est tenable là-bas, il y a moins de cas que chez nous.
COTON VERT
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