Mythos 2019 : Radio Elvis & Lou Doillon : la fougue et la suavité réunies lundi à Mythos

Radio Elvis et Lou Doillon. Successful dating. C’est l’histoire d’une rencontre singulière. Celui d’un spectacle qui parvint à réunir le jour et la nuit lundi 1er avril à l’occasion du festival Mythos.


Mythos s’est vu confié un week-end ensoleillé qui nous berça de bonheur et se poursuivit jusqu’au lundi. Avec ses artistes, passer de l’heure d’hiver à l’heure d’été se produisit comme dans un songe. Les minutes s’évaporèrent, nous filant entre les doigts. Nous avons dansé, chanté, applaudi, admiré, aimé. Mythos c’est le bruit de la passion. Un public d’aînés qui passent la main aux plus jeunes, attendant sagement que la nuit s’offre à eux. Lorsque les parents s’assoupissent, les étudiants s’éclipsent et s’en vont danser. Mythos, c’est le fruit de l’attention et de la bienveillance. Sa dextérité nous cloua au sol lundi avec un Radio Elvis fort et brillant. Ce groupe de rock qui voyagea avec nous jusqu’à New York, “le long des avenues”. Un moment intimiste où l’“on s’aime selon l’inclinaison”. Pierre Guénard se déhanche avec sensualité. Surchemise marron et tee-shirt blanc, il a ce petit quelque chose indocile. Délicat à l’image de sa guitare électrique blanche, le chanteur salue amicalement le public. Les instrus sont généreuses et dansantes. Des regards complices s’échangent sur scène entre les musiciens. Ils nous rappellent le souvenir de leur première fois à Mythos. C’était il y a maintenant 4 ans, quand “il n’y avait même pas de disque.”

“Vous nous avez tellement manqué” confia la bande avec tendresse. Ces garçons-là ont su y faire pour nous séduire. Happés par l’intensité de leur prestation, les membres du public contemplent le chanteur qui s’assoit sur le bord de la scène et interprète “Solarium”. C’est alors qu’un homme dans le public jette un somptueux bouquet de fleurs sur scène. Serait-ce le début d’un amour naissant?  

On crut à une balade avec “Prières perdues”, mais le rythme accéléra crescendo. C’est le déchaînement sur scène et à l’avant du public: des cris et des danses effrénées. La colère est un dieu: Radio Elvis. Puis la douceur. Puis la vivacité. Enfin l’osmose avec le public qu’il traverse. Les instrus sont pénétrantes et profondes, on croirait presque à une quatrième dimension. A l’arrière, le public se fait timide, le chanteur en profite pour glisser “j’ai l’impression qu’il n’y a que devant que ça va bien”. Les spectateurs réagissent instantanément: “voilà un vrai oui” se satisfait le chanteur.

Complètement décoiffé, il nous livre une reprise en français des Black Keys, “Lonely Boy”. Aussi bien et c’est dire vu la haute estime qu’a Le P’tit Rennais du groupe. Un légendaire “aouuuh” très rock et le tour est joué avec Radio Elvis.

Ces garçons-là s’éclipsent pour laisser place à la reine de la soirée. La douce Lou Doillon, d’un naturel et d’une sensualité déconcertante. La chanteuse fait une entrée ténébreuse dans la brume. Elle porte un look toujours aussi soigné, romantique rock. Une jolie veste de costume qui laisse apparaître un top moutarde et une superposition de fins bijoux. Une jeune femme scande “Louuuuuu” dans le public, à qui elle répond d’un sourire. S’ensuit un dialogue assez loufoque:

  • “Grande chaleur!” s’écrie-t-elle, alors que la température de la salle avoisine facilement plus de 30 degrés
  • “Bienvenue à Rennes” crie le public
  • “Merci. Sublime programmation ce soir, très fière et très émue, il n’y a que des gens qui me plaisent beaucoup” conclut-elle.

Des notes électriques embrasent sa voix rauque et animée. Le public est paisible, comme soulagé de sa journée. Lou Doillon lui concède un moment de répit, dans l’amour et le partage. Sa prestation sonne alors le glas d’une douce soirée printanière. Mais pas pour tout le monde. Puisse la nuit leur appartenir.

Written By: Jade Ropers

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