Rencontre avec l’artiste touche-à-tout Molécule

À l’occasion de la sortie du dernier album de Molécule RE-201, nous avons voulu en savoir plus sur son parcours, son processus de création et les évolutions musicales à venir.


Notre histoire avec Molécule ne date pas d’aujourd’hui. Elle est même plutôt riche, finalement à l’image de la variété de ses projets musicaux. En effet chaque concert ou plutôt expérience est une nouvelle découverte de son travail. Parmi ces expériences on peut retenir Pandora (Maintenant Festival 2019) durant laquelle il jouait de la musique ambient tandis que les participants étaient allongés dans le noir et absorbant des flashs de lumière stroboscopique.

Un autre moment marquant, pendant le festival Scopitone à Nantes, avec un public totalement immergé dans le noir et avec un son spatialisé. Une expérience sensorielle très prenante avec un final en apothéose. Un live unique accompagné d’Hervé Dujardin, grand technicien du son spatialisé. Grand moment.

Et plus dernièrement en 2023, niché dans une salle de l’abbaye du Mont St Michel, il a pu présenter son dernier album RE-201 lors d’un concert au casque inédit.

On pourrait encore citer son film 29 173 NM capté sur le monocoque de Thomas Ruyant durant le Vendée Globe 2020. Ou bien ses deux derniers albums enregistrés en Artctique ou sur un bateau de pêche en mer. Encore deux autres projets avec la mer en toile de fond : un album crée au phare de Tévennec et un autre au creux des vagues de Nazaré.

Vous l’aurez compris Molécule est un compositeur intimement lié à la mer, à l’eau. On lui a posé quelques questions :

On sent que l’évolution de ta musique s’est faite par des rencontres. Est-ce que ce dernier projet RE-201 a été plus humain que les autres ? Avec l’ajout de voix notamment.

Molécule : Oui c’est un projet de collaboration et j’avais envie de rendre hommage à deux influences majeures : la musique jamaïquaine et la french touch. C’est un album de collaboration avec des chanteurs légendaires jamaïquains (Johnny Clarke, Cédric Myton, Big Youth…) et des piliers de la french touch (Etienne de Crécy, Blanc-Francard, Dj Falcon…) des années 90.

Molécule et Prince Alla ©Goledzinowski

Cet album est plus lumineux que les précédents, c’était nécessaire après Tevennec, -22,7° ou 60°43° Nord ?

Molécule : Exactement. Après ces dernières aventures, je me suis dit que moi aussi j’avais besoin de chaleur. C’est un album plus instinctif, dansant et solaire.  

Est-ce que l’évolution de la technologie influence ton approche musicale avec des outils de plus en plus performant et surtout l’intelligence artificielle ?

Molécule : J’aime me situer au croisement de l’art et de la technologie. Je rester toujours très curieux de ce qui se passe et après oui la technologie peut avoir une influence/a une influence sur ma musique. Mais il faut qu’il y ait un coup de cœur avec une technologie pour qu’une relation de création puisse s’installer.

Quel rapport entretiens-tu avec ton public car tu es plutôt accessible, c’est quelque chose qui t’importe ?

Molécule : Oui ça m’importe. De partager mes aventures solitaires avec un public c’est important pour moi. C’est des moments de partage. On récolte pleins d’énergies pour mieux repartir tout seul.

Comment vois-tu l’avenir du voyage et de tes futures expéditions en respect avec les enjeux climatiques ?

Molécule : Il y a une réflexion sur ces questions et sur les logistiques mises en place sur ses expéditions. L’idée c’est de réduire au maximum son empreinte carbone et d’être soucieux de ses enjeux là à tous niveaux.

Pour finir aurais-tu une recommandation hors musique (livre, cinéma, série, exposition…) ?

• Molécule : L’exposition de Rothko à Paris qui est génial ou sinon la filmographie de Tarkovski.

Il est actuellement en tournée et passera à Rennes le vendredi 26 janvier à l’Étage et à Paris à l’Olympia le 7 février.

Written By: Jean-Adrien Morandeau

Passionné de photographie et de musique. Je lie ces deux passions à travers la photo de concert.