Cinéma : bilan du festival Travelling

Voilà quasiment une semaine que le festival Travelling s’est terminé à Rennes ! Malgré les aléas, cette édition a rencontré un franc succès. Que ce soit en salle de cinéma, sur les temps de rencontres ou les à-côtés festifs du festival, le public était au rendez-vous ! Bravo pour cette belle édition.

Nos coups de coeur de la sélection

  • 3 : The Lucky Woman, de TSENG Wen-Chen

Sans aucun artifices ni effet de catharsis, ce documentaire nous emmène sur les traces des travailleur.ses immigré.es à Taïwan. Nous plongeons dans leur quotidien éprouvant, dans cet « eldorado taïwanais », entre les difficultés du travail clandestin et la crainte d’être attrapés par la police. Les portraits plein d’humanité d’un homme et d’une femme, qui s’acharnent comme des Sisyphe pour envoyer de l’argent à leur famille respective au Vietnam.

  • 2 : Les rebelles du dieu néon, de TSAI Ming-Liang

Un des films les plus accessibles du cinéaste taïwanais, nous suivons les déambulations d’ un groupe d’adolescents dans les rues de Taipei. Ces derniers, mus par des pulsions de vie, frôlant les pulsions de morts, nous plongent dans une atmosphère urbaine baignée dans les néons. Il y est question de désirs, de rébellion, des tourments d’une jeunesse qui considère l’école comme un carcan.

  • 1 : Millenium Mambo, de HOU Hsiao-Hsien

Sans doute le plus hypnotique des films de la sélection… Millenium Mambo est un voyage sonore et visuel dans l’étouffante relation d’un couple. Vicky vit avec son petit ami jaloux et possessif depuis des années mais ne parvient pas à s’en libérer, jusqu’à sa rencontre avec Jack, un trafiquant séduisant qui semble lui ouvrir une porte vers la liberté. HOU Hsiao-Hsien capte les dérives d’une jeunesse à la lueur des néons. C’est poignant, c’est poétique, c’est un envoûtement total.

Les prolongations du festival

Nostalgiques du festival, ou glaneurs de films, Travelling se prolonge sur le site de la Médiathèque en Ligne de Rennes Métropole. Une sélection de 19 films issus de la programmation du festival, soit : du cinéma d’animation, des classiques taiwanais, des courts métrages… Tous les films sont gratuits et disponibles dans la limite de vos crédits, parmi lesquels, vous pouvez retrouver The assassin de Hou Hsiao-Hsien : « Dans la Chine du IXe siècle, Nie Yinniang a été éduquée par une nonne qui en a fait un des plus redoutables assassins du pays. Mais Yinniang se laisse encore trop porter par ses sentiments et sa maîtresse lui ordonne de retrouver sa famille pour assassiner son propre cousin qui défie ouvertement » ou encore A bright summer day d’Edward Yang : « Au début des années 60, à Taipeh. Les membres de deux gangs rivaux, composés essentiellement d’adolescents, s’affrontent sur fond de musique rock. Ming, une jeune fille, est tiraillée entre les deux camps adverses, et ne sait lequel choisir. L’un des garçons est le fils d’un réfugié de Chine populaire... »




Toutes les bonnes choses ont une fin… après la frénésie du festival, il y a cette zone d’atterrissage pendant laquelle on se remémore, on retrouve son rythme, et on revient doucement à la réalité. Taïwan aura résonné en nous pendant plus d’une semaine, mais il existe encore tant d’autres cinémas à rencontrer ! Aux nostalgiques du festival, dès le 9 mars prochain, le festival Ré-Elles, cinéma documentaire et droits des femmes, organisé par l’association Comptoir du Doc, vous donne rendez-vous aux Champs Libres pour découvrir gratuitement 5 documentaires en présence des cinéastes. Une programmation inscrite dans le cadre des événements liés au 8 mars.  

Sinon, il est toujours possible de re-re-revoir Anatomie d’une Chute de Justine Triet au cinéma Arvor..!  



Written By: Lorène Hivet