Demain j’aimerais … En gare de Rennes

Et vous qu’aimeriez vous ? Pour exprimer vos souhaits pour demain, il vous suffit de vous rendre à la gare de Rennes. En effet, depuis quelques jours, des murs d’expression ont investi les gares de France. Pour en apprendre davantage sur ce projet, nous avons rencontré Sylvain Bailly, directeur des affaires culturelles au sein de la SNCF.


Article écrit pas Claire Josset.

LPR : Bonjour Monsieur Bailly, pour commencer pouvez vous présenter le projet des murs d’expression ?

SB : Bien sûr. A travers ce projet, nous avons souhaité, dans cette période particulière d’un quasi retour à la normale, offrir un moment d’expression pour les 10 millions de voyageurs qui circulent dans nos gares tous les jours. Nous avons alors installé des tableaux noirs accompagnés de craies dans quinze gares françaises. Sur ces tableaux, nous avons écrit la même phrase à compléter : Demain j’aimerais… L’idée est vraiment de s’exprimer librement. Depuis une petite semaine les gens investissent le tableau et indiquent ce que pour eux serait demain. Notre ambition de faire des gares des lieux de vie prend tout son sens. Retrouver le public. Fêter ensemble ce retour à la vie normale. On attend beaucoup de voyageurs dans nos gares. Clin d’œil mais va au-delà du clin d’œil. On a souhaité aller plus loin. Entreprise publique.

LPR: Quel accueil est réservé à ces murs d’expression ?

SB: Honnêtement nous avons été un peu surpris de l’accueil réservé à ce projet, on ne s’attendait pas à autant d’engouement. La jeunesse s’est emparée très fortement de ces murs d’expression, c’est clairement elle qui prend le plus la craie. Adolescents, jeunes adultes, mais aussi enfants se montrent très réceptifs. Lors de la genèse du projet nous souhaitions vraiment que les tableaux soient accessibles aux plus jeunes. On constate aujourd’hui que nous avons eu raison. Tous les jours, dans les différentes gares du territoire qui ont accepté de participer à ce projet, on peut s’apercevoir que les gens prennent vraiment le temps de s’arrêter devant les murs. C’est un intérêt quotidien. Avant de partir au travail, le matin, ou le soir en rentrant, nos voyageurs s’arrêtent et observent les souhaits partagés tout au long de la journée. Un réel partage se crée entre ceux qui écrivent et qui ceux lisent.

LPR: Comment les gares ont accueilli ce projet ? Elles ont tout de suite été enthousiastes ?

SB : C’est une très bonne question ! De différentes façons pour commencer. Je pense, d’une manière générale, que ce n’est jamais évident de laisser libre cours, de donner la parole libre, de ne pas maîtriser ce qui se passe. On a pu observer au début une crainte chez certains, ou un côté dubitatif. Pour d’autres au contraire, c’était dès le départ une magnifique idée. Aujourd’hui notre personnel observe tous les jours le sourire des voyageurs qui s’arrêtent devant les murs d’expression. De plus, nos professionnels peuvent bien entendu écrire sur les tableaux également. Les voyageurs ne sont pas les seuls à pouvoir s’exprimer.

LPR: Que va-t’il se passer à l’issue du projet ?

SB : Toute une ingénierie est mise en place pour que ces phrases ne se perdent pas. En prenant des photographies, on récupère tous les jours ce que les passants écrivent pour les faire analyser par Christophe Rillaud, enseignant chercheur et porteur de l’analyse sémantique et sociologique. En effet, nous souhaitons restituer au public les souhaits recueillis. Nous avons à l’heure actuelle plusieurs pistes concernant la forme de cette restitution. On ne s’interdit rien : affiches, livret, réseaux sociaux… L’idée d’une restitution sonore sort également du lot. On aimerait beaucoup proposer à un artiste ou groupe d’artistes de s’emparer des mots exprimés, peut-être au 104 à Paris… Comme vous le voyez, on a encore pleins de choses à vous proposer ! Nous réservons d’ailleurs d’autres surprises à nos voyageurs début juillet. Rendez-vous à la gare de Rennes, ou dans les autres gares françaises, jusqu’au 30 juin pour exprimer vos souhaits pour demain ! Un grand merci à Sylvain Bailly pour le temps qu’il nous a accordé.

Written By: Le P'tit Rennais

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