Talkiz # 3 : discussion avec Colin Goellan et Catherine Rué
Bienvenue dans TALKIZ ! Dans ce 3ème épisode de notre émission dédiée à la musique et à la culture locale, notre animateur Thomas reçoit deux nouveaux invités. Catherine Rué travaille dans les Relations Presse dans l’agence These Days (pour le festival I’m From Rennes ainsi que de nombreux groupes) et anime Purple Rennes, une émission sur Canal B chaque mercredi. Colin Goellaen Duvivier est batteur et chanteur au sein du duo rock rennais Moundrag.
Thomas interroge nos invités du jour sur le déclic qui les a fait prendre conscience de l’activité professionnelle qu’ils souhaitaient exercer et ce qui les a amenés à évoluer dans leur domaine respectif.
Après 15 années à réaliser des sites web en entreprise, Catherine Rué a eu envie de changement, et de tisser des liens avec le monde extérieur. Elle a ainsi souhaité se diriger vers la musique (sa passion depuis toujours), pour y construire un réseau et faire des rencontres. Le domaine de la Relation Presse correspond aussi à ses études de communication, c’est ainsi une manière d’intégrer le milieu musical. Selon Catherine Rué, Rennes est la ville idéale pour démarrer, grâce aux nombreux groupes qui y évoluent.
Colin Goellaen Duvivier est quant à lui « tombé » dans la musique alors qu’il était petit, ayant grandi dans une famille de musiciens. Il évolue au sein de Moundrag avec son frère. Ainsi le déclic s’est fait progressivement, au fil du temps. Il raconte le processus qui l’a amené à se professionnaliser. Sa passion pour la musique est devenue son métier, grâce aux encouragements de son entourage qui lui ont permis de se lancer dans cette aventure. Il évoque aussi les dispositifs existants (par exemple le statut d’intermittent du spectacle ou d’auto-entrepreneur) qui permettent à de nouveaux artistes de débuter leur carrière.
L’animateur de TALKIZ interroge ses 2 invités sur « l’exception culturelle rennaise ». Catherine RUÉ apporte son témoignage, notamment par son travail sur le festival I’m From Rennes. Depuis 10 ans, une cinquantaine de groupes rennais sont programmés à chaque édition du festival. L’émission de Canal B, Purple Rennes en est à son 200ème numéro. Tout cela démontre le dynamisme et la vitalité de la scène musicale rennaise.
Colin Goellaen Duvivier fait le même constat. Il a toujours entendu parler de cette « scène rennaise », lancée par des artistes comme Etienne Daho et Marquis de Sade. Elle est défendue avec passion lors de festivals mythiques comme les Trans Musicales. Colin rappelle qu’il existe à Rennes de nombreux endroits où l’on peut répéter et se produire (lors de jam sessions dans des bars ou lors de résidences).
Thomas poursuit la discussion en interrogeant ses invités sur les différents métiers qui composent le « monde de la musique » : bookeur, tourneur, relations presse. Catherine RUÉ explique alors la relation qui se met en place entre un groupe et les RP avant la sortie d’un album.
Thomas questionne l’importance de donner de la visibilité à un groupe, afin qu’il puisse vendre son album, le public continue-t-il à acheter des disques ?
Il est également question des nouveaux modes de consommation de la musique, notamment des plateformes de streaming en ligne (Spotify, Deezer, Apple Music). Cette évolution entraîne des changements dans le processus de promotion habituel. Figurer parmi les titres de différentes playlists peut devenir essentiel pour s’assurer de la visibilité.
Catherine Rué tempère cette « révolution du digital » car elle constate au quotidien que les gens continuent à acheter des albums / vinyles et à aller à des concerts.
Colin Goellaen perçoit le côté stratégique et la nécessité d’être exigeant inhérents à la production musicale d’aujourd’hui.
Pour Catherine RUÉ, il s’agit d’un véritable travail d’équipe, mêlant différents partis autour du même projet (groupe, attachée de presse, label, distributeur). Selon elle, les Trans Musicales sont un rendez-vous incontournable pour les tous les professionnels de la musique. Le festival rennais attire la presse du monde entier ainsi que les labels et tourneurs. Cela peut être un excellent tremplin pour être découvert, mais il reste nécessaire de voir au-delà de cet événement saisonnier et d’anticiper la suite du parcours, pour ne pas tomber dans l’oubli.
Point COVID : la crise sanitaire mondiale a entraîné l’annulation de multiples tournées pour des groupes, comme Moundrag. Quand bien même, les périodes de confinement ont été prolifiques pour la création de nouveaux morceaux. Beaucoup d’artistes ont pu répéter, enregistrer des maquettes et albums. Une manière de perfectionner son art, et d’arriver encore plus fort aux concerts de la reprise.
Catherine Rué confie avoir vécu « une petite période de vide », la presse et les radios ont été à l’arrêt pendant 2-3 semaines, le temps de s’adapter à la situation. Des groupes et agences de RP ont profité de ce moment d’accalmie pour sortir quelques albums. Il y avait de la place dans la presse. Elle corrobore les propos de Colin Goellaen sur le rebond de créativité qu’ont pu avoir les groupes, en profitant des confinements pour tourner des clips vidéo.
Les médias ont été d’une certaine manière plus à l’écoute que d’habitude, et se sont intéressés davantage aux groupes indés. Mad Foxes a ainsi participé à l’émission de radio américaine KEXP, lors d’une session live at home. C’est ainsi qu’ils ont été repérés et invités au Tonight Show de Jimmy Fallon.
